Hellblock 13
Genre : sketches sans intérêt
Fiche technique
- 1999
- Réalisation : Paul Talbot
- Production : Troma !
- Avec : Des tas d'inconnus
Revue : Pierre-Alexandre Buisson
Gunnar Hansen ballade son immense carcasse dans une prison pour femmes, adressant à chacune d'entre elles des mots tendres - tels que "shit", "trash" et autres douceurs - au passage. Il remarque, dans l'aile des condamnées à mort, une gentille demoiselle un peu allumée (Debbie Rochon) qui déguste à même le sol un morceau de viande crue. Il s'agit d'une tueuse en série bien roulée qui grillera le soir même entre les mains de notre bon gros bourreau au passé de cuir. Ils engageront une conversation qui mènera Debbie à lui révéler ses talents pour l'écriture en lui lisant quelques récits de son cru, piètre excuse pour nous livrer une anthologie de sketches douteux.
Que celui d'entre vous qui ne s'est jamais emmerdé devant un Troma me jette la première grosse pochette. Sans être nul, cet opus ne passera pas à l'histoire et je ne m'en souviendrai probablement pas le jour de mes noces. On ressent, outre l'incrédulité, un certain malaise devant l'amateurisme évident de l'ensemble. Les dialogues primaires, parsemés de jeux de mots faciles, sont débités par des comédiens à moitié convaincus du succès de l'entreprise. Les effets spéciaux - toutefois sans CGI - sont grotesques et inaboutis, ce qui désamorce la "tension" que le réalisateur peine à établir.
Une anthologie est habituellement plus divertissante qu'un récit linéaire quand les concepteurs manquent de talent; HELLBLOCK 13 ne fait pas exception, et les historiettes se terminent dès que ça commence à être ennuyant. Heureusement qu'on n'a pas eu droit à une trilogie, car les récits anecdotiques qui polluent le film manquent singulièrement de force.
Les idées derrière les sketches sont classiques mais amusantes, et pleines de possibilités que s'amuse à gâcher Talbot. Les interprètes ne lui rendent pas service, mais on peut se consoler avec les quelques jolis minois auxquels on est en droit de s'attendre de Kauffman & cie. Reste Gunnar Hansen, grand et monolithique, et Debbie Rochon qui agace de ses courbes sans nous donner la satisfaction de les dévoiler. Mince constat.