Ninja Vengeance

Genre : action/arts martiaux sans action ni arts martiaux (vous allez comprendre)

Fiche technique

Revue : Pen of Chaos

Mesdames et messieurs (trompettes), préparez-vous à en savoir plus sur le regrettable...

NINJA VENGEANCE

Disons-le tout net : On se fout de notre gueule. Ce film est un mensonge jeté à la face du public.

Premièrement, on ne voit aucun ninja dans le film, et le "héros" n'exerce aucune vengeance, ce qui vous renseigne tout de suite sur la part de vérité présente dans le titre.

Mais il y a pire, le résumé donné par RTL9 sur leur site (le film étant passé sur cette chaîne)... voyez plutôt

Des combattants ninjas qui se portent au secours d'un jeune opprimé... Dans une ville du Texas, le terrible Ku Klux Klan fait à nouveau parler de lui. Les membres de ce clan semblent s'en prendre tout particulièrement à un jeune Afro-américain, qu'ils ne cessent d'importuner. Afin de mettre un terme à cette injustice, Chris et Stephen K. Hayes, deux experts en arts martiaux, vont tenter de porter secours à ce malheureux jeune homme opprimé.

Ces gens n'ont assurément pas vu le film !

En fait il n'y a ici qu'un seul combattant, et il passe son temps à éviter le conflit. Il n'est pas expert en arts martiaux, se contente de faire quelques chutes avant et deux ou trois clés de bras dans tout le film. Le reste du temps, il fuit. Selon lui la doctrine Ninja serait de se fondre dans la nature pour éviter toute violence (mais... mais... c'est n'importe quoi!). Hors il est bien connu que le ninja est l'assassin de la nuit, qu'il est maître en combat à mains nues aussi bien qu'en maniement d'armes redoutables, qui tue pour tuer, connaît les points vitaux, etc. Mais pour justifier leur vision de la chose, les pignoufs qui réalisèrent le film nous offrent des flash-back des séances d'entraînement new-age en kimono, sur la plage - c'est là qu'on voit un autre combattant. Echanges de paroles bienfaisantes avec le maître, donation d'un bijou mystique, mouvements de gym, banalités sur la violence échangées au soleil couchant.

Qui plus est, l'amateur de ninja sera frustré de ne voir apparaître aucune tenue de ninja, et aucune arme spéciale utilisée (on en voit quelques-unes au fond d'un tiroir) !

Notre blondinet ne tente pas de sauver le jeune Noir puisque celui-ci se fait tuer dès le début du film. Et les membres du KKK n'étaient pas en train de l'importuner mais d'empêcher qu'il ne fasse le joli coeur avec la fille d'un des leaders du Klan, amoureuse de ce garçon ma foi fort sympathique. Ils décident de lui donner "une bonne correction" mais une brute épaise lui fracasse le crâne à coups de manche de pioche.
Témoin du crime, ninja foireux décide de débarquer au milieu du massacre en disant "arrêtez, arrêtez, vous lui faites mal" ! Le Klan (constitué à moitié de flics du coin en uniformes) décide alors d'éliminer ce témoin génant. Là on se dit que chouette, il va enfin se réveiller et les dérouiller un peu, mais non. Il esquive quelques coups et s'en prend quelques-uns, puis sans blesser personne s'en va dans la campagne. Après une course-poursuite champêtre, il se rue sur un téléphone public et... devinez ? Il appelle la police locale pour leur signaler un crime et donne sa position. Ceci est une grave insulte à l'intelligence des ninjas. Si j'étais un ninja, j'aurai écrit à la direction de la chaîne...
Donc forcément les mêmes flics que tout à l'heure arrivent en voiture, et il se fait coffrer comme un gros niais puisqu'ils décident de lui faire porter le galurin.

Misère, voilà notre combattant en taule. Il s'enfuit néanmoins quelques minutes après (en assomant gentiment son géolier, parce que bouh la violence c'est pas beau) accompagné de la fille du type (la copine du Noir), une mijaurée qui ne brille pas par son intelligence mais arrive tout de même à être moins bête que le ninja. Ils nous embarquent dans la plus grande partie du film : une course-poursuite dans les bois, menée par la police (le Ku Klux Klan, si vous avez suivi), et dans laquelle notre ninja trimbalera sa brunette geignarde d'un traquenard à l'autre, en tombant à chaque fois dans les pièges tendus par les flics pourtant complètement crétins. Il essaiera de s'en sortir en arrêtant les coups, barbouillant son Tshirt gris clair de boue, se couvrant de feuilles, multipliant les erreurs que même un quidam quelconque ne ferait pas. Allez, deux exemples :

- c'est la nuit, elle a froid, elle est blessée... ils sont dans la forêt ben... ils font du feu ! Et bien sûr ils ne regardent pas autour d'eux, ne posent pas de pièges... et se font cueillir par les poulets peu après

- après avoir encore réussi à fuir (en se prenant quand même une décharge de fusil dans le c...) ninja emmène la belle dans une grange. Bien sûr il ne regarde pas autour de lui en entrant dans la grange, la ferme du propriétaire est à quelques mètres et celui-ci le voit entrer puisqu'il était juste à sa fenêtre, il appelle immédiatement la police. La grange, c'est le moment propice pour que la belle nous montre sa poitrine - moment fort du film - et que commence une séance de heurg-heurg-zim-boum à la lueur d'une bougie qu'ils laissent allumée dans l'espoir secret d'être plus vite retrouvé par les poursuivants. Ce qui est amusant c'est que le ninja new-age n'en blesse pratiquement aucun, et ils sont toujours aussi nombreux, et de plus en plus énervés.

Dernière partie, ils se font surprendre dans la grange, endormis comme des bienheureux. Le méchant flic dont le père, leader du Klan, vient de mourir à la suite d'une échauffourée dans les bois, est très fâché et décide de brûler vif le ninja dans la grange, après l'avoir menotté aux pieds et au poings. Pendant qu'ils engueulent la fille, le ninja s'échappe (on ne sait comment) en laissant sa copine aux mains des bourrins.

Re-poursuite dans les bois.
Le ninja menotté se réfugie dans un arbre. Les flics passent sous l'arbre, ne le voient pas. Il attend qu'ils aient fait 5 mètres plus saute de l'arbre en hurlant de douleur. Ben oui, c'était bête. Ils l'ont vu et entendu... la poursuite recommence. Il se fait rattraper bien vite.

Mais là, ça commence à bien faire, alors on décide que ça sera la séquence bordélique finale. Quelques familles locales de Noirs débarquent, en armes, avec l'intention d'en finir avec le Klan. Tous les policiers encerclent Chris, qui peine un peu avec sa cartouche dans la jambe. Mais le père de la fille, pris de remords, prévient le FBI, et leur déballe le pot au rose. Résultat tout le monde se retrouve comme par magie dans une prairie, et le grand méchant bête du film (nouveau leader du clan) décide de rosser le ninja qui tente (encore!) de fuir. C'est finalement la fille qui tue le bad guy d'un coup de fusil. Puis hop, c'est la fin. Dans l'histoire, ninja n'a sauvé personne, tué personne, blessé personne. Mais la bonne ambiance revient dans notre bonne vieille ville.

Alors, dites-moi... la vengeance, c'est le film d'après ????

Je vous avais prévenu... c'est pathétique !

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