Cyclone

Genre :  pouf à moto

Fiche technique

Revue : Michel Pagel

Eh non, vous ne rêvez pas : devant vos yeux ébahis, c'est bien un film tous publics que nous a réalisé ce vieux Fred.

Comment ? Pas un sein, pas une fesse ? Rien du tout, que dalle !

Mais qu'est-ce qui lui a pris, à Fred ? C'est pourtant pas son habitude. A mon avis, c'était une exigence du producteur, et on ne plaisante pas avec les exigences d'un producteur qui a des sous, comme c'était visiblement le cas de celui-là : on casse dans ce film plus de bagnoles que dans le nanar moyen, et il y a un certain nombre de noms connus au générique. Jugez plutôt : Heather Thomas, une jolie blonde de série télé standard, dont la jaquette de la cassette m'apprend d'ailleurs qu'elle a joué dans "L'Homme qui Tombe à Pic", joue Terry, une jeune femme qui fait de la muscu et de la moto mais visiblement pas d'études de philo. Elle est par ailleurs la petite copine de Jeffrey Combs, qui pour une fois joue un savant pas trop fêlé ayant mis au point une moto révolutionnaire, Cyclone, véritable machine de guerre, pour le compte du gouvernement. Or, un méchant trafiquant de secrets (Martin Landau) a négocié la vente de l'engin en question — et particulièrement du "transformateur", son élément principal — avec des acheteurs d'aspect nettement asiatique, peu susceptibles d'appartenir à l'US. Army. Il envoie donc ses tueurs buter Jeffrey et sa copine (ce qui tend à prouver qu'il est un peu con, car il ignore où se trouve la moto et ils sont les seuls à pouvoir le lui dire, mais passons). La petite Terry échappe par miracle aux assassins, mais hélas, pas son petit copain, car on n'avait sans doute pas les moyens de payer Re-animator plus longtemps. Surgissent deux agents fédéraux, une Martine Beswicke encore assez pimpante et un Robert Quarry (Le Comte Yorga himself) complètement détruit, qui tentent de faire dire à la jeune femme ce qu'elle sait. Mue par son instinct, elle refuse. Et bien lui en prend, car l'un des deux (Quarry) est un sale traitre qui fait rien qu'à collaborer avec les trafiquants précités.

Bon, je vous passe les péripéties. Pendant tout le film, Terry tente d'échapper aux méchants, aidée par Martine, et à la fin, elle réussit. On s'aperçoit que Martin Landau était aussi le chef du FBI (ou de l'agence anonyme concernée) mais c'est pas grave, parce qu'il se fait buter par les Chinois.

Dans l'ensemble, c'est sympa, rythmé, pas aussi branché qu'on pourrait le penser sur les poursuites en bécane, et ça permet de passer un bon moment, même si le scénario ne casse pas trois pattes à un canard et si le fameux Cyclone n'est finalement pas bien convaincant. Mais il y a quand même un truc qui me gêne. Oh, un tout petit détail. Terry a caché le transformateur, on le sait. A un moment, les méchants la capturent et la torturent pour lui faire avouer où elle l'a mis. Comme c'est un film tous publics, les tortures s'effectuent à l'électricité, par dessus le jean et le pull de la donzelle. Jusque là, j'ai rien contre.

Là où ça devient un peu ridicule, quand même, c'est quand on s'aperçoit plus tard, une fois qu'elle s'est échappée, que le transformateur, elle l'avait sur elle. Ce qui veut dire que ces triples crétins l'ont attachée sur une chaise et l'ont torturée mais QU'ILS NE L'ONT MEME PAS FOUILLEE !!! Excusez-moi de hurler comme ça, mais ça m'agace. Il leur suffisait de soulever un peu son pull pour le trouver, le transfo. Et que je sache, on peut de nos jours montrer un nombril de femme à l'écran sans se faire classer X, même aux Etats Unis, non ?

Non, là, on ne m'ôtera pas de l'idée que Fred en a fait un peu trop. A moins que...

Vous croyez qu'il aurait sciemment rendu ses méchants cons comme des manches parce qu'il ne savait pas comment se dépétrer autrement de son scénario ? Un grand professionnel comme lui ? Non, je me refuse à le croire. Allez : Cyclone, à trente balles dans un Cash Converters, c'est pas du vol.

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