Frankenstein general hospital

Genre : savant-fu

Fiche technique

Revue : Michel Pagel

Ben oui, je me suis dit : tant qu'à faire, autant continuer dans la foulée de "Plus Moche que Frankenstein tu meurs", histoire de pouvoir faire des comparaisons, toujours passionnantes lorsque le sujet en vaut la peine par ses implications philosophiques profondes. N'écoutant que mon courage, j'ai donc visionné ce soir :

FRANKENSTEIN GENERAL HOSPITAL, de Deborah roberts, 1988.

Prenez deux sous-genres bien distincts, le "Film Comique en Milieu Hospitalier" et la "Comédie qui Raconte Comment le Dernier Descendant de Frankenstein Recrée un Monstre", et vous obtenez la chose ci-dessus.Il y a strictement tous les gags que permettent l'un et l'autre décor, ce qui en fait quand même un certain nombre. Les films se mélangent à peine, d'ailleurs, puisque toutes les scènes se déroulant dans les salles d'hôpital sont filmées en couleurs, toutes celles du laboratoire de Frankenstein en n&b façon années 30. Cet élément est de plus intégré à la narration, puisque les personnages entrant dans le laboratoire s'étonnent de se retrouver privés de couleurs.

Bon, disons-le tout net, Frankenstein General Hospital n'est pas un chef d'oeuvre mais il se hisse cent coudées au-dessus de l'abomination italienne chroniquée il y a peu. Les gags ne sont pas tous bons, loin de là, mais il y en a donc une profusion, si bien qu'on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer. En outre, si la blague sexuelle à trois balles n'est pas évitée (vous pensez bien), elle n'est pas omniprésente comme dans l'autre opus : le monstre est certes bien monté, mais il ne se tape que la psychiatre, et à la fin, ils partent en amoureux. Il n'y a par ailleurs qu'un seul pet dans tout le film. (Je rêve d'une comédie moderne sans pet).

Bon, le scénario, c'est le même que d'habitude, en gros. Le dernier descendant de Victor Frankenstein (son arrière-arrière-arrière-petit-fils, nous dit-on, ce qui laisse à penser que les Frankenstein mâle se reproduisent assez âgés) mène ses expériences dans un laboratoire secret, au sous-sol de l'hôpital où il travaille sous le nom de Dr. Bob Frankenheimer. Ajoutez à ça le médecin-chef paranoïaque, l'aide-soignante qui tue systématiquement ses patients par maladresse, le chirurgien qui tue les siens aussi (mais ce sont en fait des meurtres commis par l'assistant de Bob, Iggy, pour fournir des pièces détachées à son maître), l'infirmière obsédée par les médecins, le patient qui traîne en permanence dans un couloir, sur un brancard, et que tout le monde ignore malgré ses gestes désespérés, la psychologue adepte du SM et la secrétaire incompétente qui pratique la kinésithérapie en amateur, et vous aurez tous les ingrédients d'un joyeux bordel.

Redisons-le : ça ne vole pas bien haut, mais dans l'ensemble, c'est plutôt sympathique. A trois ou quatre plus un pack de bière, ça doit même être très rigolo.

Retour à la page BIS