It ! The terror from beyond space
Genre : monstre caoutchouteux non-géant, non-japonais
Revue : Docteur Bis
Hé oui, votre bon docteur continue les "Midnite Movie" (Bien qu'il soit onze heures et demie) avec le légendaire... "It ! The terror from beyond space" d'Edward L. Cahn (1958), censé être un proto-Alien.
Ce qui est vrai... Et faux.
Les cognoscenti savent que la vraie origine d'"Alien" est à chercher chez "Black Destroyer", nouvelle de Alfred Elton Van Vogt (AEVV pour les intimes) qu'on retrouve dans le recueil "La faune de l'espace". Dont acte.
Dans "It...", on attaque sur un mystère : la première expédition sur Mars fut décimée. Passons sur le fait que celle-ci arrive en... 1973, ça rajoute au charme. On présume que Carruthers, seul survivant, a assassiné ses chtits camarades pour piquer leur rations afin de survivre plus longtemps. La preuve : on a retrouvé un crâne troué d'une balle (Le faux coupable explique la chose d'une façon étonnamment crédible.) Lui accuse une créature à peine entrevue (Par lui... J'ai déjà dit qu'il était seul survivant, faut suivre !) Une seconde expédition le ramène sur Terre pour qu'il soit jugé pour meurtre. Le fait qu'un machin-chose dont on voit les jambes caoutchoutées et reptiliennes s'introduire dans le vaisseau (Comme chez Van Vogt) confirme l'innocence de Carruthers pour qui n'a pas lu la quatrième de couv'. Peu après, c'est monstre 1 - humains 0, la bestiole extrayant tout liquide de ses victimes (Mars est sèche, vous savez...) - Tiens, comme chez Van Vogt. Cela dit, l'ambiance est plutôt "The Thing"... Jusqu'à une discussion ou les personnages évoquent ce qu'ils feront une fois rentrés chez eux !
A partir de là, on voit en pied le mon-monstre 100% caoutchouc. Qu'importe ? Là où on rejoint "Alien", c'est dans le fait que les personnages REAGISSENT DE FACON LOGIQUE ! Si. Comme vous et moi ferions face à un monstre. On n'est pas dans un Monde d'Idiots. Du coup, le sort d'un protagoniste piégé par la bête avec un chalumeau pour toute arme à la durée limitée en devient particulièrement prenant. Dans les années 50, on devait être scotché à son siège. Et je pèse mes mots.
Quand au final, il intervient lorsque tout autre possibilité a été éliminée. Je ne vous dirai pas ce qu'il en est, c'est à la fois proche d'"Alien" et pas tout à fait pareil. (L'échec de l'électrocution du monstre serait-il un clin d'oeil à "The Thing" ?) On pourra reprocher d'enlever toute mystique au monstre, inversement à "Alien" : peu importe, c'est dans l'idée même du bouzin...
Bilan : du monstre fu, de réacteur fu, de l'oxygène fu. Un mon-monstre caoutchouteux (Ray "Crash" Corrigan, ça ne s'invente pas) et des fumigènes partout. Pas de sang, plutôt des gens vidés d'icelui. Pas d'érotisme (fallait-il le préciser ?) Taux de fidélité au CISB : juste ce qu'il faut. Taux de nouveauté : costaud (Pour l'époque, on vous dit !). Taux de crédibilité impressionnant pour un film B de l'époque... Taux d'implication du spectateur étonnant. Ingestion d'alcool plus que facultative. Ça, c'est de la série B, les enfants. Contre-indications : aucune. Effets secondaires une forte envie de se faire un double programme, voire un triple "monstre de l'espace" avec "The Thing", voire un quadruple avec le Carpenter. Ce qui peut entraîner un certain manque de sommeil, teint hâve et yeux rouge compris. Attention : sans une éternelle vigilance, cela peut arriver chez vous...