L'invasion des piranhas
Genre : aquarium sauvage
Fiche technique
- Date 1978
- Réalisation : Anthony M. DAWSON (de son vrai nom Antonio MARGHERITI)
- Production : Italie-Brésil-US
- Acteurs... voir dans la revue :)
Revue : Marc Madouraud
Un commando de voleurs mené par Lee Majors (séries "La Grande Vallée", "L'Homme qui valait 3 milliards", "L'Homme qui tombe à pic", "Raven") et Karen Black (plein de séries A dont "Complot de famille" d'Hitchcock, "Easy Rider", "Gatsby le magnifique" et encore plus de séries B, souvent fauchées, comme le premier film d'horreur de Rob Zombie ou la saga des Roller Blade Seven) s'introduit dans une installation minière et y pique au nez et à la barbe des surveillants un fabuleux trésor d'émeraudes, amassées depuis des décennies (et non des décades comme l'a élégamment traduit l'adaptateur).
La petite bande met le trésor dans un container et le balance dans un petit lac de retenue servant à un barrage proche, puis s'en va voir son riche commanditaire, James Franciscus ("La Vallée de Gwangi", "Le CHat à neuf queues", "Le Secret de la planète des singes", série "Hunter"), également amant de Black. Ils se mettent tous d'accord pour attendre deux mois, le temps que les recherches se tassent. Mais trois voleurs sont impatients et décident de plonger récupérer le butin. Surprise ! Franciscus, en bon aquariophile, a depuis longtemps jeté plusieurs dizaines de couples de piranhas dans la réserve d'eau, et il y en a des milliers maintenant (comment personne ne s'en est aperçu jusqu'ici ? CDLS !) Les trois imprudents finissent en chair à poisson.
Arrive un troupeau d'américains, venus faire des photos de mode : les commanditaires Gary Collins (série "le Sixième sens") et Marisa Berenson (qui commença par des chefs-d'oeuvre comme "Mort à Venise", "Barry London" et "Cabaret" avant de faire un peu n'importe quoi), la top-model Margaux Hemingway (l'aînée des petites filles d'Ernest, qui se flingua comme grand-papa et qui fut révélée peu avant dans "Lipstick" en violée revancharde) et le photographe gay Roy Brocksmith (un gros aperçu dans pas mal de films fantastiques, de "Wolfen" à "Kull"). Lee Majors, toujours à l'affut d'un bon coup (c'est le cas de le dire) emballe la jeune Margaux, tandis que de leur côté Franciscus et Black arrivent à récupérer les émeraudes malgré les poissecalles aux dents affutées. Les pierres sont mises dans un vanity-case.
Tout ce beau monde se retrouve dans un yacht commandé par Anthony Steffen (deux tonnes de westerns spaghettis et paellas, et quelques gialli), sur un grand lac attenant au barrage. Même James et Karen, dont le canot s'est tiré tout seul. Et pof ! Voilà qu'une tempête arrive, couronné par une méchante tornade qui fait pêter le barrage (avec quelques jolis carnages de maquettes). L'eau de la réserve file dans le lac, et le yacht, à la dérive, s'échoue près de la rive. Hélas, quand le jeune mécano veut s'enquérir des dégats, il se fait bouffer par les piranhas. Ben oui, ceux-ci avaient un immense lac pour se dégourdir les nageoires, mais il a justement fallu qu'ils restent dans le coin.
S'ensuivent plusieurs scènes d'une haute tenue morale. Le gros, sur un radeau, chavire et occasionne une méchante indigestion à quelques centaines de piranhas. Collins, en avion, tente de larguer des canots gonflables mais rate sa visée. Les naufragés réussissent à en saisir un mais Franciscus, armé, parvient à s'en emparer et s'éloigne. Majors, n'écoutant que sa connerie, mauvaise conseillère en l'occurrence, plonge et tente de le faire chavirer, méprisant tous les poissons qui tentent de le grignoter d'un peu partout. Ayant échoué (comme le bateau), il revient à bord, quasiment intact, alors que tous ses congénères qui sont restés dix fois moins de temps à l'eau ont été nettoyés recta. Mais un piranha malin, probablement spectateur de séries B, crêve le canot et Franciscus sombre aussi à la baille. Miam miam !
Finalement, tous les survivants sont sauvés, et le vanity-case aussi. Après un petit méli-mélo à l'aéroport, Black repart sans rien, tandis que les couples Berenson-Collins et Majors-Hemingway ont droit chacun à la moitié du butin.
Bon d'accord c'est pas génial, et la plupart des acteurs ont une expressivité à faire mourir de jalousie la statuaire antique. Sauvons deux regards, celui, limpide, de Berenson, et celui, qui se croise, de Black. Mais à part ça ce petit film d'aventures qui tente de donner à la fois dans le polar (le casse) et l'horreur (la friture à dents) se suit sans déplaisir et tient relativement la route, même si l'intrigue et les dialogues restent foncièrement débiles à chaque scène. J'ai vu bien pire, et vous aussi.