Matango

Genre : aventure aux pays des cèpes

Fiche technique

Revue : Pen of Chaos

Une histoire somme toute assez banale mais qui peut tout de même se vanter d'avoir mis en scène des hommes-champignons, rejetons impies d'une mutation provenant de la consommation d'un champignon géant nommé "Matango".

L'aventure commence par une promenade en bateau, un yacht affrêté par quelque riche japonais afin de trimbaler divers amis (dont l'une, chanteuse, qui nous fait une superbe prestation de cabaret en maillot et doublage foireux). Suit l'habituel naufrage, et l'île mystérieuse. Ici première crise de rire... débarquant sur la plage à la nage, et ayant probablement vu plusieurs films du genre, nos héros même pas fatigués se jettent tous à plat ventre dans le sable en discutant du chemin à prendre et en attendant (oui, c'est visible) un signe du réalisateur pour se remettre debout.

Il n'y a rien à claper sur l'île, aussi ils partent à travers la forêt en quête d'une source de nourriture, et découvrent bien vite une épave sur une autre plage. Le bateau échoué servait visiblement à la recherche scientifique, mais il est envahit d'une mousse glauque et des champignons y poussent.

La survie s'organise et bien vite et chacun perd de sa sympathie : l'un veut piller les réserves de nourriture, l'autre veut observer un droit de cuissage sur l'une des deux femmes, un autre encore vend le fruit de sa cueillette à des prix prohibitifs... la micro-société s'installe avec son cortège de vices.

Après quelques faits déconcertants, et pêtage de plomb généralisé, les rescapés découvrent finalement la terrible vérité. En mangeant le Matango, on devient peu à peu champignon ! C'est d'abord un humain défiguré, puis un humain champignoïde, puis un champignon humanoïde, et finalement on finit par gagner une bienveillante immobilité quelque part dans la forêt.

Un homme verra donc tour à tour ses compagnons de voyage et finalement sa compagne, malgré les avertissements, se plonger dans la béatitude de la condition champignon. "Si l'on en mange une fois, c'est terminé, on est accro pour la vie" dira l'un d'eux fort à propos.

Las de tous ces rires (oui, les champignons géant rient) moqueurs, et seul humain au final, le dernier survivant s'enfuit à bord de leur navire en mauvais état et se fait sauver un peu plus loin, pour être directement conduit à l'asile. Il dira alors, devant une bande de chercheurs et psychologues : "si j'avais su je serais resté là-bas et nous aurions vécu heureux, en champignons".

Car la ville, c'est plein de méchants.

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