Nemesis

Genre : cyborg malhabile sous OS windows

Fiche technique

Revue : Denis Brunelle et Frédérick Durand

Alex Rain, policier de Los Angeles, voit son corps déchiqueté par des impacts de balles, lors d'une mission (tiens, ça me rappelle un certain Robocop, ça...). Bricolé cybernétiquement, il devient mi-homme mi-robot, ou plutôt 15 % humain, 85 % biomécanique (et 100 % ringard). Forcé par ses ex-employeurs à reprendre du service après une retraite anticipée (ça pourrait être le cas d'un certain Félix Chapel, auteur au Fleuve Noir), il doit tenter de retrouver Jarred, une consoeur de travail cyborg, disparue après avoir volé des documents secrets. Les renseignements obtenus par Jarred révèlent une vaste conspiration à l'échelle planétaire visant à remplacer les humains par des copies cybernétiques (mmmm... Imaginez la copie cybernétique de Dorothée ou de Patrick Juvet).

Jeté dans la mêlée, Alex décide d'aider Jarred à rejoindre les rebelles humains désireux d'enrayer la conspiration. Alex devra décider au cours de l'affrontement final s'il se considère plus comme humain, comme machine ou comme être biologique.

Cascades et effets spéciaux réussis se succèdent à un rythme effréné, arrivant presque à faire oublier la pauvreté du scénario et les nombreuses invraisemblances de ce film. Prenez à titre d'exemple un cyborg doté d'une vision parfaite et d'une coordination de mouvements à l'avenant incapable d'atteindre une cible mouvante, le héros en l'occurence, à l'aide d'une arme à répétition crachant des gerbes d'obus explosifs. On le croirait incapable de toucher un éléphant à trois mètres, dans un couloir ! Cette scène constitue cependant le prétexte d'une fuite spectaculaire de la part de la vedette et de la starlette de service...

On a l'impression qu'un gros budget a été vainement gaspillé pour un film à l'esprit de série plus que B. L'idée d'un humain cybernétique n'apporte rien de nouveau au septième art, puisque traitée de façon banale et inspirée de L'homme qui valait six millions, Robocop, Terminator... Durant tout le film, très peu de figurants apparaissent pour marquer de leur étonnement les scènes de bagarre ou d'échanges de coups de feu parsemant - que dis-je, inondant ! - toute cette réalisation. Quelques trouvailles intéressantes parviennent à surprendre, notamment au niveau des maquillages et des cascades.

Tim Thomerson, vedette de Dollman et de la série Trancers, acteur fétiche de la firme Full Moon Entertainment (Charles Band), se contente d'un rôle de "villain" caricatural et increvable. Même le robot dissimulé par son enveloppe charnelle arbore un rictus grinçant ! Quant au décors, supposés représenter l'an 2027, je vous laisse juges d'apprécier ou non la vision d'Albert Pyun (également auteur de Cyborg et de l'ultra série B Dollman). P.-S. : Une conclusion, même bâclée ou ratée, devrait en soi constituer la finale d'un film. Alors pourquoi rajouter d'inutiles scènes précisant que le héros s'en sort toujours et qu'il est prêt à affronter de nouveaux périls ? Devrons-nous supporter une suite..?

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