Pour une poignée de barbaries futures italiennes

Genre : Dossier spécial post-apo barbare en Italie

Revue : Marc Madouraud

Au début des années 1980, le cinéma-bis italien fut manifestement inspiré par toute une série de films américains de SF, en tête desquels "Mad Max 2" et "New York 1997", mais parmi lesquels on peut aussi recenser "Blade Runner", "Terminator", "L'Age de cristal" ou encore "Rollerball", voire "Les Guerriers de la nuit". La moisson fut assez fournie, mais le résultat s'avéra pour le moins inégal : cela va du relativement bon, comme le "2019 après la chute de New York" de Sergio Martino, à l'effroyablement nullissime, tel l'immonde "Le Chevalier du monde perdu" du réalisateur américain David Worth.
Entre ces deux extrêmes, nous allons passer en revue quelques spécimens pas franchement bons, mais, disons, amusants à regarder.

Table des matières :

2072 LES MERCENAIRES DU FUTUR

Ce qui frappe tout d'abord - le mot "frapper" n'est pas de trop si l'on songe aux pauvres rétines du spectateur -, c'est l'invraisemblable attention que Fulci a accordé aux jeux de lumière. Et quand je parle de " jeux ", je n'évoque pas la subtilité : on parle ici de grosse artillerie lumineuse déversée tout au long de la pellicule. Tout y passe : effets stroboscopiques, spots, gyrophares, brouillard artificiel éclairé, projecteurs, etc. Le résultat est catastrophique, d'une agression visuelle permanente - peut-être pour cacher la pauvreté des moyens ?
Aveuglant, littéralement. Aveuglant, comme la bêtise du scénario. Bon, d'accord, il pompe alléègrement sur "Rollerball", "New York 1997", "Blade Runner", "L'Age de cristal" et même "Le Cerveau d'acier".

Dans le futur indiqué par le titre, les chaînes de télévision se font la guerre à grand coup d'émissions racoleuses pour être première au sacro-saint audimat. La principale chaîne offre notamment un tournoi de moto ultra-violent, sorte de "Rollerball" sur roues, et des scènes où les participants sont torturés dans des cauchemars virtuels. Mais la part de marché baisse ! La seule solution ? Proposer de la vraie violence et de la mort en direct. Pour cela, on recrute quelques condamnés à mort patibulaires (dont Fred Williamson et Al Cliver) et on fait assassiner la femme du plus connu des héros-motards (Jared Martin), pour le faire participer à un combat sans merci.

A noter que les scénaristes, entre autres débilités, se sont bien emmêlés les pinceaux là-dessus : d'abord on nous explique que la femme du héros est assassinée pour que soit laissée au mari la chance d'affronter les trois meurtriers en duel à mort devant les caméras, puis nous apprenons qu'il a été en fait arrêté après avoir été accusé du meurtre et donc jeté avec les autres condamnés. Du port nawak barbare et futur, certes, mais du port nawak quand même.

Donc, après avoir été dressés les uns contre les autres et tyrannisés par un sadique (Rossini), nos gladiateurs se rebellent et tentent de lutter contre la direction de la chaîne. Après avoir été vainqueurs lors du combat final, ils s'attaquent au vrai fautif, qui n'est n'autre qu'un super-ordinateur qui gère tout son petit monde depuis un satellite, et qu'ils réussissent à faire exploser avec une bidouille à deux balles.

Pas étonnant, donc, que Fulci ait préféré l'horreur, il se montre particulièrement maladroit dans la SF. Signalons toutefois le bon casting de bisseux (Williamson, Cassinelli, O'Brien, Cliver, Rossini), pas toujours bien exploité.

LES GUERRIERS DU BRONX

En plus de lorgner vers "New York 1997", le film de Castellari, que l'on a connu nettement plus inspiré, reprend en partie, sur le mode futuro-grotesque, "Les Guerriers de la nuit"de Walter Hill. Dans un futur proche, le Bronx, en pleine décrépitude, a été abandonné aux mains de différentes bandes rivales qui n'ont de cesse de s'affronter entre elles. Le jeune Trash (Gregory) est le chef de l'une d'elles, les Riders, classiques Hell's Angels qui parcourent les rues en moto. Il recueille une jeune fille de la bonne société qui s'est cachée dans le Bronx pour fuir les autorités : en effet, les informations qu'elle détient pourraient mettre à mal le pouvoir politico-financier qui magouille dans le reste de New York.

Les autorités (notamment leur président, E. Girolami), sachant que la police officielle est impuissante, dépêche un ressortissant du Bronx, un chasseur de primes sadique nommé Hammer (Morrow), qui s'adjoint les services d'un routier louche (Connelly) pour retrouver la fille. Au moment où il croit l'avoir localisée, une des bandes kidnappe la jeune femme. Pour la délivrer, mais aussi pour sauvegarder les intérêts des habitants du Bronx, Trash est obligé de traverser les territoires de différents gangs pour solliciter l'aide du caïd local, l'Ogre (Williamson). Malgré leurs différences, l'Ogre et Trash font alliance, mais les forces de police, habillées de beaux costards en cuir dans un style nazillon ultra-totalitaire, attaquent leur base dans le Bronx. A peu près tout le monde est zigouillé, y compris la jeunette qui s'est sacrifiée pour les belles bouclettes de son héros, et seul ce dernier arrive à s'en sortir, non sans avoir harponné puis tiré en moto l'infâme Hammer.

Certains réalisateurs du bis, tels Castellari et Deodato, sont à la mode si l'on en croit la multiplication des interviews ou des sorties DVD. N'empêche, leur filmo compte pas mal de films frisant avec le grotesque, comme celui-ci dû au bel Enzo. Dans le but de faire "original" (aïe !), il s'est amusé à affubler chaque gang du Bronx de tenues pour le moins... débiles. L'un ressemble à des hockeyeurs à roulettes, un autre à des danseurs maquillés à la "Orange mécanique". Le pauvre George Eastman, jamais dernier quand il s'agit d'endosser une défroque ridicule, doit supporter une tenue de samouraï-hockeyeur, avec une longue queue de cheval plus ou moins japonisante...

Autre écueil : l'interprétation, Mark Gregory en tête. Ce colosse à la longue chevelure et à la figure poupine n'avait que... dix-sept ans quand il fut recruté pour ce film ! Le pauvret, qui n'avait jamais dû suivre de cours de comédie, traverse tout le film en bombant le torse et en marchant avec une allure mécanique, toute frankensteinienne, à mourir de rire. Dommage, car, tout inexpressif qu'il fut, son charisme en imposait. Quant à la forte colonie américaine venue cachetonner, elle ne fait guère mieux : Morrow cabotine atrocement, alors que Connelly s'ennuie visiblement.

Pourtant, Castellari avait imprimé à son scénario une forte connotation politique assez intéressante, mais ses maigres efforts sont réduits à néant par le fort taux nanarifère de ses "idées" visuelles. Tout ce magma ne se réduit guère qu'à une succession de bagarres et de fusillades filmées avec métier...

LES GUERRIERS DU BRONX 2

Castellari semble, depuis le précédent opus, avoir dopé aux testostérones sa conscience politique et place d'emblée son intrigue sur le plan de la critique sociale. Le Bronx n'est plus seulement un lieu de misère et de ruines, mais aussi le nouvel objectif des promoteurs immobiliers qui aimeraient raser les immeubles pour construire par dessus. Pour cela, la multi-nationale (dont le président est toujours E. Girolami) qui semble diriger New York, voire le pays, a engagé une milice de "désinfection" dirigée par un ex-taulard, le sadique Wrangler (Silva).

A grands renforts de publicité, la multi-nationale insiste sur ses buts humanistes, clame que les taudis vont être remplacés par des logements sociaux, mais, en secret, les milices de Wrangler ne cesse de mener des opérations d'extermination, en utilisant notamment des lance-flammes, pour éliminer les habitants du Bronx. Les parents de Trash (rigoureusement absents du premier film) sont ainsi brûlés dans leur appartement, pour n'avoir pas voulu le quitter (l'appart', pas leur enfant).

Seule une courageuse journaliste tente de dénoncer les exactions du pouvoir et n'hésite pas à aller dans le Bronx pour découvrir des preuves. Elle y fait la connaissance de Trash (toujours Gregory), désormais privé de ses Hell's Angels, et du chef des réfugiés, un macho-latino ridicule (Sabato). Ca ne lui porte pas chance, car elle est assassinée peu après pendant une conférence de presse, au cours d'un grossier trucage de la police.

Trash et ses amis, qui comprennent que seule leur union peut sauver le Bronx, parviennent à enlever le président (pas très doués, les services de sécurité) et à l'emmener dans le dédale souterrain du Bronx, avec tous les flics de Wrangler à leurs trousses. Au bout de quelques dizaines de minutes de pétarades diverses et de morts violentes, tous les représentants du pouvoir corrompu finissent par être tués, victoire restant à Trashounet et à ses potes. On est content pour lui.

Comme je le disais ci-dessus, Enzo insiste à fond, et avec des sabots de scaphandrier, sur le côté politique de son histoire, tirant à boulets rouges sur les autorités, le milieu financier et les forces de l'ordre, les rassemblant tous sous la devise du "tous pourris !" Pour renforcer son propos, il n'hésite pas à abandonner le décorum loufoque du film précédent et les tenues drag-queenesques des combattants. Ici, tout est sacrifié à un - très relatif - souci de réalisme. Même Mark Gregory a abandonné sa démarche de jouet mécanique et devient dès lors beaucoup plus supportable (en fait, seul Sabato détonne avec ses gesticulations d'ultra-macho).

En outre, Castellari multiplie les utilisations de lances-flammes par la brigade de désinfection, afin d'insister sur leur aspect nettement nazillon - aidé en cela par un Henry Silva plus cynique et haïssable que jamais. Il n'hésite pas à dénoncer, lourdement certes, les manipulations de la presse audiovisuelle, l'hypocrisie du langage officiel et l'utilisation de moyens illégaux par le gouvernement. Tentatives des plus louables.

Hélas, comme le proverbe le dit, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Il ne suffit pas de défendre des idées généreuses pour faire un bon film. Cette suite, plus encore que l'original qui par ses débordements pouvait arracher quelques sourires aux spectateurs, se résume exactement à sa débauche de violence : bagarres, fusillades et explosions. Rien d'autre. D'où un profond ennui...

LE GLADIATEUR DU FUTUR

Un trio Cliver - Gemser - Eastman comme vedette, ça sent son budget pourri à cent lieues ! D'ailleurs, prendre comme héros un Al Cliver inexpressif et rigoureusement dépourvu de charisme, faut vraiment être fauché. D'autre part, la présence de la belle (Gemser) et la bête (Eastman), ça évoque plutôt le Joe d'Amato,non ? Eh oui, c'est Aristide qui est aux commandes, avec manifestement plus de bonne volonté que de pognon.

Le début rappelle "Le Prix du danger", et anticipe sur la merdouille analysée ci-dessus de Fulci, "2072 les mercenaires du futur". Dans un avenir proche, les radiations atomiques ont fait des ravages, créant des mutants régressifs (des zigs verdâtres à tête de poisson, d'autres à mufle canin) ou au contraire "améliorés" (des télépathes). Dans ce chaos, le public est tenu en haleine par un spectacle télévisé ultra-violent, qui voit une proie humaine armée être traquée à mort par différents chasseurs.

Ce soir-là, la principale vedette de ce jeu, Shannon (Cliver), est la proie, qui doit affronter trois poursuivants (dont Rhodes et surtout Eastman). Shannon se joue assez facilement des deux premiers adversaires, mais il serait en difficulté contre son rival de toujours, Karnak (joué par Luigi, donc), s'il n'était aidé par une mystérieuse et belle jeune femme, Lilith (Gemser), qui grâce à ses dons télépathiques lui permet de triompher. Beau joueur, Shannon épargne Karnak. Lilith lui explique alors qu'elle a besoin de lui pour emmener une petite troupe de télépathes à un certain rendez-vous hors de la ville.

En effet, ses frères mutants sont impitoyablement chassés et éliminés par la milice officielle (dirigée par un Gordon Mitchell ridicule en nazillon sadique), aussi est-elle obligée d'organiser leur fuit et compte-t-elle sur la protection de Shannon. Après s'être fait tirer l'oreille, notre héros finit par accepter devant l'or offert, et envoie directement le film du côté des "Sept samouraïs" / "Sept mercenaires". A savoir qu'il se met à embaucher une poignée de mercenaires pittoresques (parmi lesquels Tinti et Pazzafini) pour accompagner le convoi. Durant l'expédition, ils sont en butte à différentes attaques, dont une bande de moines-ninjas armée de serpes, des aveugles guidés par un télépathe qu'ils retiennent prisonniers. Puis leur affrontement avec une bande de mutants dits "régressifs" tourne au carnage, plusieurs des mercenaires étant tués. Lilith enlevée, Shannon et Karnak (qui est venu le secourir pour ne pas laisser à d'autres le soin de le tuer !) viennent la délivrer, mais Karnak ne peut fuir les deux autres car il est encerclé par des adversaires.

Le convoi, qui n'a presque plus de défenseurs, est encore assailli par les policiers peu avant l'heure du rendez-vous. Au moment d'être exécuté, Shannon demande par télépathie à un enfant mutant d'exercer son autre don : la télékinésie. Les flics sont balayés comme fétus de paille sous le vent mauvais et les mutants peuvent partir en hélicoptère vers un avenir meilleur. Shannon reste seul avec l'argent qu'il a gagné. Seul ? Non, car Karnak surgit, bien décidé à prendre sa revanche. Et le dernier plan du film montre les deux rivaux de toujours se jeter l'un sur l'autre armés de couteaux...

Si "Le Gladiateur du futur" est certainement le plus fauché des films critiqués ici, ce n'est pas moins, tout aussi sûrement, le plus intéressant. Le père Aristide ne s'est pas laissé entraîner, comme Castellari, à une débauche inutile de violence et d'explosions, ni ne s'est adonné au clinquant qui perdit plus tard Fulci.

Au contraire, il a préféré s'appuyer sur un scénario beaucoup plus abouti que ceux de ses collègues, concocté avec son copain Luigi (Eastman, si vous préférez). Là où les autres donnent dans la facilité, il a eu quelques belles idées, aussi modestes soient-elles. Ainsi les télépathes s'avouent incapables de porter atteinte à autrui (belle théorie mise en pièces au final d'ailleurs), car l'agonie de leur adversaire leur serait insupportable. Une scène à signaler : l'attaque des moines-guerriers commandés contre son gré par un prisonnier télépathe, que Shannon doit tuer pour sauver ses camarades.

Là où on aurait plutôt attendu Fulci, c'est d'Amato qui ne rechigne pas au craspec, avec ses quelques passages gore et ses mutants défigurés. Aussi parvient-il à donner une très relative crédibilité à un représentant d'un sous-genre excessivement peu crédible en soi. Le ridicule n'est jamais totalement évité, loin de là, mais cela reste beaucoup plus supportable que chez les autres bouses barbares. Al Cliver, aussi hiératique soit-il, tient même son rôle fort correctement, la belle Laura est aussi choucarde que d'habitude bien que exceptionnellement habillée (à part une scène de viol, histoire de montrer ses tétons), mais le vrai atout du film, comme toujours dirais-je, demeure l'impressionnant George Eastman. En plus de son physique hors normes, il arrive toujours à donner à ses personnages une véritable folie qui transcende l'intrinsèque débilité de leur conception. D'autant que son chasseur de primes, ici, est assez vraisemblable, ce qui lui transmet d'autant plus de force. Enfin, soulignons une dernière idée, le duel sur lequel se clôt le film, qui renvoie directement aux clichés du western-spaghetti et à sa cohorte de frères ennemis.

LES NOUVEAUX BARBARES

Si "2072 les mercenaires du futur" indispose par ses lumières, "Les Nouveaux barbares" se ridiculise par ses sons. Les pistolets (envoyant manifestement des balles explosives) font des bruits de lasers (du moins de lasers de films de SF), les voitures font un boucan de jet, un horrible assemblage de pales de ventilateurs s'amuse à imiter une sonorité d'ordinateur des années 1960, et tout est à l'avenant. Soyons objectifs : le grotesque sait aussi se nicher dans tous les autres détails. Ainsi, au tout début, un olibrius dégoupille une grenade et la jette : une fois à terre, on s'aperçoit qu'elle a... une mèche allumée ! De tous les longs-métrages étudiés ici, celui-ci louche le plus effrontement vers "Mad Max 2", avec son héros solitaire qui lutte contre une bande de déjantés ultra-violents pour défendre une communauté inoffensive. Cette tendance à la madmaxerie nous vaut donc une ribambelle de voitures et camions trafiqués, le plus souvent en dépit du bon sens : ainsi la voiture du personnage principal voit son toit orné d'un dome en plastique qui ne sert strictement à rien.

L'histoire, si on peut parler d'histoire, se passe en 2019, après une troisième guerre mondiale qui a éradiqué quasiment toute l'humanité. Les rares survivants tentent de subsister en communauté, mais une sorte de secte, les Templars, s'est donnée pour but de supprimer définitivement la race humaine. Pour ce faire, les Templars, dirigés par One (Eastman), lui même assisté par Shadow (Girolami), attaquent ces communautés avec leurs bagnoles bidouillées.

Pourtant, One craint l'intervention d'un homme, un aventurier solitaire nommé Scorpion (Prete), qui nargue ouvertement les Templars, sauve une femme (Kanakis) que certains de leurs membres avaient assaillie et tue même un des seconds de One, trop audacieux. Scorpion laisse sa protégée sous la protection d'une communauté religieuse itinérante, commandée par Moïse (Venantini), mais lui-même se fait capturer par les psychopathes. Attaché au milieu du camp, sous le regard de toute la secte, il se fait même... sodomiser (si si) par One ! Une efficace intervention d'un autre baroudeur solitaire, un massif archer nommé Nadir (Williamson), dont les motivations demeureront à jamais inconnues (CDLS), le délivre et tous deux partent au secours du convoi de Moïse, attaqué à son tour par One. Comme vous le pensez bien, Scorpion et son copain qui sait si bien bander (son arc, évidemment) parviennent à eux seuls à éliminer tous les vilains templiers du futur et à sauver leurs pauvres victimes.

Résultat des courses, "Les Nouveaux barbares" est certainement un des plus mauvais longs-métrages analysés ici, sinon le plus mauvais. Au moins, les deux "Guerriers du Bronx" pouvait s'enorgueillir de leur visible engagement politique. La daube présente n'a même pas cette excuse. Les personnages sont caricaturaux, et on ne comprend même pas leurs motivations. L'intrigue elle-même n'est, comme souvent chez Castellari, qu'une suite de combat et de poursuites automobiles. Mais Enzo va encore plus loin dans le grotesque en dotant ses Templars de ridicules accoutrement de hockeyeurs d'un blanc immaculé, qui doivent être très pratiques en plein désert (décor du film), et en affublant ses acteurs de coupes de cheveux ahurissantes (pauvre Ennio Girolami, par exemple), le comble de la bouffonnerie étant évidemment la fameuse scène de sodomie, probable référence aux moeurs des antiques Templiers... Affligeant, affligeant, affligeant...

ET EN PLUS...

Pour compléter notre tour d'horizon des barbaries futures transalpines, il nous faut donc ajouter : "2020 Texas Gladiators" ("Anno 2020 - I gladiatori del futuro", 1982) de Joe D'Amato, avec Al Cliver, Sabriana Siani et Donald O'Brien; "2019 après la chute de New York" ("2019 dopo la caduta di New York", 1983) de Sergio Martino avec Michael Sopkiw, Valentine Monnier, George Eastman et Edmund Purdom; "Le Chevalier du monde perdu" ("Il Giustiziere della terra perduta", 1983) de David Worth avec Robert Ginty, Fred Williamson, Persis Khambatta et Donald Pleasence; "Rush" (1983) de Tonino Ricci, avec Conrad Nichols (Luigi Mezzanotte) et Gordon Mitchell, et sa prétendue séquelle "Rush II" ("Rabbia", 1984) de Tonino Ricci avec Conrad Nichols et Werner Pochath. Notons que les deux derniers lorgnent aussi vers "Rambo". Il faut considérer comme hors concours : le néo-zélandais "Le Camion de la mort" ("Battletruck" / "Warlords of the 21st Century", 1982) de Harley Cockliss avec Michael Beck, Annie McEnroe et James Wainwright et les madmaxeries de Cirio H. Santiago ("Stryker", "Apocalypse Warriors", "Dune Warriors"). Évoquons enfin avec une larme dans l'oeil deux vraies bouses franchouillardes, le tardif et naze "Terminus" (1987) de Pierre-William Glenn avec notre Johnny national, Karen Allen et Jurgen Prochnow, et le tout aussi inepte et à peine moins tardif "Diesel" (1985) de Robert Kramer avec Gérard Klein (ah, son mulet !), Agnès Soral et Richard Bohringer.

La barbarie future, un thème éminemment con et casse-gueule, que seul un Australien visionnaire aura décemment su traiter...

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