Supergirl

Genre : blonde à super-pouvoirs

Fiche technique

Revue : Pen of Chaos

Laissez-moi vous emmener dans le monde de... Supergirl !

Tout commence sur Krypton. Enfin, on devine que c'est sur Krypton, les gens sont vêtus de blanc et ont l'air niais, le décor est lumineux et ressemble à une kitscherie SF des années 80. Ha, oui, en fait c'en est une... et en arrière-plan, des sons de synthé plutôt hérités des sixties terminent de nous mettre dans l'ambiance. Une blondinette se promène, et vient causer à Zaltar, un type grisonnant qui manie des bidules clignotants, et explique qu'il tente de fabriquer un arbre "comme sur la terre" grâce au pouvoir créatif de l'omégaèdre, un boule au design tourmenté, branchée sur piles et qui clignote aussi. Le clignotement des objets est souvent le signe d'une technologie avancée, comme on a pu le voir dans de nombreux films.

On apprend aussi que Zaltar s'ennuie car son monde est maintenant trop parfait. Il veut quitter Argonville et partir sur diverses planètes. Pendant qu'il tient la jambe à un lascar, Kara (la blondinette) exerce ses talents de bimbos et engendre une catastrophe avec l'omégaèdre, qui s'échappe dans l'espace. Zaltar est un peu vert, l'objet en question étant en fait une des deux sources d'énergie de la ville, il faut donc le ramener sinon un grand malheur peut arriver, et toutes ces sortes de choses. Il décide donc de prendre l'oeuf binaire (!), un engin spatial, et de partir à la recherche du bidule. Pris à parti par les siens qui sont fâchés d'avoir été mis en danger par deux imbéciles, il est alors condamné à être "exilé dans la zone fantôme". On en saura pas plus sur le sujet pour le moment car, pendant qu'il tourne le dos, Kara s'empare de l'oeuf binaire et part à la recherche de l'omégaèdre dans l'espace, pour réparer ses con.. heu bêtises. Le voyage dans l'espace est une série d'effets spéciaux super cheaps et très colorés sur lesquels je ne m'étendrai pas.

Pendant ce temps sur Terre, une femme et un homme se livrent à un pic-nic, la dame expliquant à l'occasion qu'elle projette de dominer la planète. C'est Séléna, la grande méchante. Comme par hasard c'est elle qui reçoit l'omégaèdre tombé du ciel dans son assiette. La scène se passe à New York.

Alors, là, je dis stop. Pourquoi chaque chose ou monstre parcourant une certaine distance sur terre ou dans l'espace arriverait-il à New York ? Pourquoi donc n'irait-il pas s'échouer dans l'océan (qui recouvre tout de même une bonne partie de la planète) ou à la rigueur dans un autre pays, comme par exemple une rizière en Chine, une montagne dans les Balkans, ou alors à Dijon ou dans un champ de la Beauce ? Ben non, y'a comme un genre d'aimant à trucs méchants à New York, c'est là toute l'étendue de l'imagination des scénaristes. Bref. Séléna, qui est visiblement une sorcière ratée, découvre que l'omégaèdre est une source de pouvoir et pête un câble, envoyant promener son bouffon et se proclamant reine de la terre.

Kara atterrit dans un lac non loin de New York. Tiens donc, quelle coïncidence ! Mais non en fait, elle a un bracelet détecteur qui lui permet de suivre l'omégaèdre (on ne saura jamais pourquoi elle le porte, d'ailleurs...). Elle est tout de suite en combinaison rouge et bleue, jupette et bottines, et le fameux "S" sur les nib... hem sur la poitrine. Comment a-t-elle eu cette combinaison ? C'est un autre mystère. Comment a-t-elle choisi le S alors que, citoyenne de Krypton, elle parle sans doute une autre langue que l'anglais... là au moins Superman était plus logique, puisque le marmot avait été élevé sur Terre. Supergirl prend alors connaissance de ses pouvoirs en se promenant sur la planète, et bien sûr s'amuse à voler dans les canyons et à faire pousser des fleurs avec ses yeux laser. On s'occupe comme on peut. Elle administre aussi une bonne trempe à deux camionneurs crétins visiblement décidés à la violer. Nous avons d'ailleurs droit au dialogue suivant : - Hey, Superman serait pas ton copain ?? (suivi de rires gras)

Ce genre de gag hyper prévisible a été placé plusieurs fois dans le film, pour le cas où l'on ne l'aurait pas saisi la première fois.

Ensuite de quoi notre blondinette s'endort dans un parc, elle sera réveillée au matin par un lapin, façon Blanche-Neige. Nageant dans la nunucherie, j'ai bien failli arrêter le massacre, mais ma sainte mission de chroniqueur m'a retenu.

Bon, Kara se déguise en brune et s'inscrit dans un collège en tapant une fausse lettre de recommandations en 2 secondes dans le dos du proviseur (ha bon, sur Krypton on tape aussi à la machine...) et, comme par hasard, se retrouve à partager la chambre de la cousine de Loïs Lane, une dénommée Lucy Lane ! Ben tiens, on est plus à ça près. Kara se présente alors comme la cousine de Clark Kent, Linda Lee. Je vous passe les premières heures de collège, pendant lesquelles Supergirl déjoue les tours d'étudiantes avides de mauvais coups. On fait aussi la connaissance du bellâtre du campus, et on apprend que le prof de maths est l'ex-associé de Séléna... bah, tant qu'à partir dans des coïncidences navrantes, autant s'y enfoncer jusqu'au cou !

L'histoire ensuite est assez simple. Séléna, prenant conscience de son pouvoir, décide qu'elle pourra se taper n'importe quel mec (enfin, avant de s'emparer de la planète, chaque chose en son temps). Son philtre d'amour ayant échoué, elle fait alors enlever le bellâtre du campus avec un tracto-pelle infernal guidé par le pouvoir de l'omégaèdre, qui provoque la panique en ville. Supergirl sauve des badauds, éteint les incendies et délivre le lascar qui, sous l'emprise du philtre, tombe amoureux de Kara, sous ses traits d'étudiante brune (Linda Lee, donc... je sais, c'est diablement complexe !). La sorcière envoie alors un démon zarbi sous forme de boule d'énergie invisible combatte Supergirl, qui l'anéantit en capturant la foudre à l'aide d'un lampadaire. Plus tard, les deux cagoles s'affrontent dans une fête foraine abandonnée, Séléna se prend une rouste et Kara s'enfuit avec le bellâtre, dont on apprendra qu'il se prénomme Ethan. Séléna utilise alors les pouvoirs de l'omégaèdre pour retrouver Ethan et le capture. Elle a alors commencé à prendre le contrôle du monde (c'est à dire une ville de quelques milliers d'habitants qui manifestent mollement leur désapprobation), d'une façon qui n'est pas expliquée et qui semble n'intéresser personne, pas même le télespectateur qui manifeste déjà depuis un bon moment l'envie de partir.

Dans son château, elle attend Supergirl qui bien sûr arrive aussitôt pour sauver son mignon. Et paf, forcément c'est un piège, la blondinette volante se retrouve à la suite d'une courte bataille exilée dans la "zone fantôme", dont on avait parlé au début. C'est une contrée sans fin, immense et désolée, et bien sûr elle tombe juste près de la demeure de Zaltar (ha, une coïncidence débile, ça faisait longtemps) qui la récupère et lui donne un moyen de s'échapper. Ils doivent pour en sortir affronter un terrible vortex, on apprend d'ailleurs à cette occasion que s'il s'empare de votre corps, vous risquez d'être "néantisé". Ben voui, voui madame. Séléna qui les espionne à travers un miroir magique tente de les empêcher de revenir en leur balançant des boules de feu. Le vortex aura raison de Zaltar (ça fait toujours un abruti de moins dans l'histoire) mais Supergirl s'échappe et vient affronter la sorcière, qui à ce stade avait commencé à échafauder son plan d'invasion du monde et enlevé quelques amis de Kara, dont la fameuse Lucy Lane et le photographe du Daily Planet. C'est le moment de la grande bataille, pendant laquelle Séléna invoque un "démon de l'informe", genre de grosse bête mal fichue qui s'empare de Supergirl et menace de faire mourir de rire le spectateur lorsqu'il "tord" la drôlesse à l'aide d'effets spéciaux vomitifs entre ses grandes mains moches. Mais Supergirl, c'est la gentille... elle s'échappe et emprisonne Séléna dans une tornade blanche du plus bel effet, puis l'envoie dans quelque lieu inconnu par l'intermédiaire d'un miroir qui traînait là. Pouet.

Tout le monde s'embrasse et dit au revoir à Supergirl, laquelle repart avec son omégaèdre dans le soleil couchant (si si, c'est vrai), récupère son oeuf binaire et rentre chez elle à travers la galaxie colorée, pour rendre leur vigueur aux loupiotes d'Argonville.

Bilan : scénariste sans scrupule, effets spéciaux indignes de l'époque, acteurs honnêtes mais engoncés dans des rôles stupides, le tout saupoudré d'une musique de Jerry Goldsmith plutôt bien composée et qui fait carrément tache dans ce paysage navrant. C'est heureusement assez stupide pour maintenir plusieurs nanareux éveillés, et certains dialogues sont hilarants. Pour les connaisseurs : un bon cru !

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