Cyborg cop
Genre : tirons dans le tas
Fiche technique
- 1993, 95 mn. USA.
- Réalisation : Sam Firstenberg
- Scénario : Greg Latter
- Interprétation : David Bradley (Jack Ryan), John Rhys-Davies (Kessel), Todd Jensen (Phillip Ryan), Alonna Shaw (Cathy), Ron Smerczak (Callan), Rufus Swart (Cyborg), Anthony Fridjohn (Hogan), Robert Whitehead (Dr. Stechman), Kurt Egelhof (le Rasta).
Revue : Marc Madouraud
Ah, Sam Firstenberg ! Tout un programme! Mais sachez que Sammy ne donne pas que dans le ninja : il sait aussi faire de belles bouses sur plein d'autres thèmes. En voici une qui louche atrocement vers "Universal Soldier" : le moyennement bien nommé "Cyborg Cop".
Tout commence par la présentation des deux frères Ryan, super-flics. Mais l'un d'eux, Jack, tue un fou armé lors d'une mission (ce dernier avait buté un flic, tenait une fille en otage, prenait l'autre frangin pour son père et appelait sa môman morte depuis cinq ans, un brave gars, quoi) et est viré de la police suite à la pression de la riche famille du défunt.
Là, on ne sait pas trop de quoi vit Jack, mais il se promène toujours en blouson noir, le vrai signe du rebelle. Pendant ce temps, son frère Philip, bossant pour la brigade des stups, fait partie d'une opération commando dans un pays d'Amérique latine qui évoque assez la Jamaïque. La mission tourne mal, car plein de tireurs embusqués attendent les nouveaux venus, et ça fait paf, poum, pan pan, bam, boum, enfin ça fait du Firstenberg de série.
Tous les commandos meurent, sauf Philip qui est intercepté par un gros balèze à l'allure de zombie et qui semble invulnérable aux balles. Après lui avoir tranché le poignet (des griffes sortent du bout de ses doigts, effet grotesque garanti), le costaud le ramène à sa base. Dans le quartier général, occupé en son centre par une table d'opération (ils n'ont pas dû faire appel à un architecte d'intérieur), le chef, un certain Kessel (Rhys-Davies) pérore et vante les mérites de son organisation.
Le spectateur apprend que le gros barbu a les moyens, grâce à un scientifique au nom allemand (fallait pas louper le cliché), de transformer un homme banal en cyborg invulnérable. Et c'est bien ce qui arrive au pauvre Philip. On a même droit à un détail de l'opération assez croquignolet : un chirurgien lui coupe un bras au laser, ajuste une sorte de grosse rondelle mécanique sur la plaie, soude avec le laser et peut alors visser un bras mécanique... Pratique. Ou la science médicale transformée en jeu de Meccano !
Retour aux States. Jack s'inquiète pour son frère et reçoit en effet un paquet du dit frangin, avec une lettre lui annonçant sa propre inquiétude. Jack rencontre alors le patron de la brigade de stups qui lui avoue que Philip a été abandonné sur le terrain (on saura plus tard que le dit patron est un ripoux, mais bon on s'en fout); il s'énerve alors et satonne alors le gars et ses gardes du corps (on est dans un film d'action, rappelez-vous).
Sans plus réfléchir (de toute façon il n'est pas doué pour ça), Jack s'envole pour le pays où a disparu son frère. Comme tout le monde est sous la coupe de Kessel, il a maille à partir avec la police, qui le course assidûment. Il s'embarrasse même d'une jolie journaliste, avec laquelle il commence à s'engueuler, puis qui finit par le séduire (fallait quand même un peu de nichon au milieu de l'action, non ?) Dans une morgue, il tombe même nez à nez avec le méchant cyborg, mais réussit à lui griller momentanément les circuits avec un fil électrique opportun.
Arrive la bagarre finale : l'assaut de la résidence de Kessel, qui a en plus enlevé la journaliste, le vilain. Entre-temps, on a découvert que le gros barbu voulait louer ses cyborgs à de riches opposants politiques pour leur faire assassiner le président en place. A ce moment, on se demande bien ce que venait faire la brigade des stups ici puisque la drogue n'est apparemment pas le moyen de subsistance de Kessel. M'enfin, passons, place à la baston.
Jack élimine, par balles ou par explosif, un nombre fort conséquents d'ahuris s'étant mis sur son chemin et parvient à pénétrer dans la salle centrale. Hélas, il est obligé de laisser tomber son arme car sa copine est menacée et Kessel lui présente son frangin robotisé (avec un look ressemblant fortement à celui de Data dans "Star Trek Next Generation"). Gros barbu demande à son cyborg de tuer son frère mais l'hybride retrouve son humanité et doit affronter le cyborg balèze qui, instruit de sa propre expérience, le fait griller avec un fil électrique.
Dans la bataille finale, Jack, après avoir abattu Kessel d'une balle dans le front, affronte le vilain cyborg... avec une moto ! D'un élégant saut, il projette sa bécane en l'air et la fait retomber sur la tête de l'adversaire, décapité pour l'occasion. Les gentils ont gagné et la police, ayant surmonté ses craintes, est même venue à la rescousse.
Au moins, avec l'ami Sam Firstenberg, le cinoche, c'est pas compliqué : suffit d'aligner bastons, fusillades, explosions et cascades en voiture. A certains moment, on se croirait tombé dans un jeu vidéo d'action style "Doom" : c'est particulièrement le cas quand Bradley attaque la maison du méchant en plombant différents gardes perchés un peu partout, se baisse pour ramasser une autre arme et pénètre dans la maison pour flinguer d'autres malheureux au détour des couloirs.
A part ça, il faut attribuer une mention de médiocrité particulière d'une part à la musique tartignole (certains passages évoquent un fond musical de soap-opera), et d'autre part aux dialogues, qui ratent systématiquement toute tentative d'humour et sont à mourir de rire dès qu'ils abordent la question scientifique, principalement dans la bouche de Rhys-Davies. La palme revenant à un ébouriffant "transsubstantiation de l'humain en cyborg " pourtant pas très catholique.
Blouson noir ou pas, David Bradley n'est pas un très bon acteur, mais reste beaucoup plus expressif que les boeufs habituels de la tatane dans la gueule, style Michael Dudikoff, Gary Daniels, Steven Seagal ou encore Daniel Bernhardt. Physiquement, il rappelle un peu un Costas Mandylor (je sais, ce n'est pas une référence) en plus rablé et plus vif. John Rhys-Davies, qui ne tourne pas que des chefs-d'oeuvre entre un Indiana Jones et un Seigneur des anneaux, s'amuse comme il peut dans la peau d'un mégalomane tout droit sorti d'un James Bond sans la moindre once de crédibilité.
Signalons qu'il y a eux deux suites à cette merveille : "Cyborg 2" (1994), encore avec David Bradley dans le même rôle, puis "Cyborg 3", où le beau David est remplacé par deux molosses habitués à la castagne, Bryan Genesse et le souvent péroxydé Frank Zagarino. Le premier opus donne très envie de voir les suivants...