La louve sanguinaire

Genre : louve-garoute

Fiche technique

Revue : Pascal Francaix

Au début, elle n'est poilue qu'au bon endroit.

Frénétique et nue, elle effectue une danse lascive au milieu d'un cercle magique dessiné sur le sol de la forêt de Salez. Mais soudain ! mue par une impulsion subite ! elle quitte le cercle !... et s'élance, haletante, sous les frondaisons séculaires (j'allais écrire "entre les arbres multicentenaires", mais y a trop de syllabes et ça sonne moins bien.) Son corps se couvre de touffes (de poils), son nez aquilin s'orne d'une truffe en plastique (pas le champignon qui coûte cher, mais le nez de chien qu'on trouve pour deux euros chez son marchand de farçattrapes), ses sourcils se rejoignent, elle montre toutes ses dents !... Elle est deviendue :` LA LOUVE SANGUINAIRE ! et elle nous fait très peur !... (j'aurais peut-être dû mettre le "très" entre parenthèses...) (et aussi le mot "peur") (en fait, j'aurais dû écrire : "et elle nous fait" -- mais ç'aurait manqué de précision.) Soudain ! des hommes arrivent ! costumés en XVIIIème siècle ! (normal, c'est l'époque du prégénérique.) Ils torchent des portes ! (pardon : "Ils portent des torches"...) Ils sont rageurs ! Ils vont la tuer ! Ils lui en veulent, c'est clair ! Ils la flanquent sur un bûcher (qu'ils allument) et ils la regardent brûler en silence. (C'est eux qui sont silencieux ; elle, elle HURLE !) On voit briller la lune. Et puis, elle se réveille ! (la louve, bien sûr...)

Elle avait fait un mauvais rêve. Elle avait rêvé de son ancêtre, qui, accusée de lycanthropie, avait été autodafée en mil-sept-cent-et-des-brouettes. Du coup, on est rassurés, car elle -- la descendante -- elle n'a rien. Enfin... ça reste à voir... On apprend que la malheureuse est patraque. Elle souffre de "sexophobie" selon son psy. Et puis, elle est hantée par le souvenir de celle dont elle descend (sa septuaïlleule). Quand elle était gamine, un malfrat l'avait agressée, dans l'intention manifeste de pratiquer sur elle quelques papouilles zosées. Ca l'a trop matisée. Depuis, elle a peur des kikis, et de tout ce qui touche au sexe (ça fait beaucoup de choses : les mains baladeuses, les slips, les gynécologues, le pécul, les tampons, etc...) Elle se fait soigner, mais ça marche pas. Son père est triste comme les pierres (tombales) (les graviers sont plus gais, paraît-ils). Il ne sait pas quoi faire pour que sa fille recouvre la sérénité d'esprit à laquelle elle a droit. Il pleure une bonne partie des larmes de son corps (il en garde quelques litres pour la suite du film) (c'est un gars prévoyant).

On revoit briller la lune.

La fille est triste, car sa soeur vient de revenir d'Amérique en compagnie d'un amoureux (lequel ressemble étrangement à l'un des torcheurs de portes du cauchemar prégénérique). Elle est jalouse. Elle regarde, par l'entrebâillement de la porte de la chambre sororale (j'ai pas mis "la porte de la chambre de la soeur", parce que ç'aurait fait trop de "de"), elle regarde donc sa frangine qui copule avec son amoureux. Ca l'émeut. Elle se met la main où l'on pense, histoire de se désémouvoir. Mais ça la calme pas. Du coup, elle décide de sortir toute nue dans le parc de la maison, et d'y attirer l'amoureux de sa soeur, au moyen du spectacle de sa paire de seins ("car ils ont l'avantage d'être deux", comme dirait Renaud) (et ils ont de quoi attirer dans un parc tous les amoureux de toutes les soeurs du monde). Le type se laisse donc séduire. Il sort dehors, et il lui rentre dedans.

Mal lui en prend ! car elle le mord au cou et lui arrache deux livres de chair... C'est si douloureux qu'il en meurt. Alors, elle va jeter son corps (à lui) au bas d'une falaise voisine. Les jours passent. On croit que l'amoureux de la soeur a été attaqué par des chiens, donc, tout va bien... Sauf que la fille est de plus en plus cinglée, alors il faut qu'on l'enferme. Son père se vide encore le corps de quelques litres de larmes. Les médecins n'arrivent toujours à rien. "Elle est folle", disent-ils d'un air avisé. Mais c'est tout ce qu'ils savent faire : répeter "elle est folle". Pourtant, ils l'examinent bien ! Y en a même un qui lui retrousse la liquette pour lui palper le bas-ventre (on se demande bien pourquoi...) (ah ! oui!... c'était pour voir si elle avait des poils ! au cas qu'elle serait une vraie louve-garoute !...) Elle tue une pensionnaire de l'asile, et prend la poudre des scampettes.

Dans sa fuite, elle tue un automobiliste qui avait favorablement répondu à son auto-stopage. Elle rencontre un cascadeur qui vit à Alméria, dans un village "western" abandonné. Ils tombent amoureux l'un de l'autre. Ils courent sur le sable d'une plage au son d'une musique langoureuse, ils s'embrassent, ils font des cascades histoire de rigoler, tout va bien. Elle est tellement tombée amoureuse de lui qu'elle est guérie de sa "sexophobie", et qu'elle ne subit plus la néfaste influence de sa septuaïeule. Mais un jour -- en fait, je me trompe : c'est une nuit -- mais une nuit, donc, il y a des malfrats qui se pointent dans le village western, avec l'intention de pratiquer sur elle des papouilles zozées. Comme ils sont malins, ils profitent que le cascadeur est pas là. Ils pénètrent dans la maison, puis dans la maîtresse de. (J'ai pas écrit "maison" pour éviter les répétitions -- vous savez que j'ai les répétitions en horreur ! je hais les répétitions ! les répétitions, je le répète et ne le répèterai jamais assez, sont ce qui déshonore un texte !) Ils sont tellement méchants qu'on a (très) peur. Heureusement, le cascadeur revient plus tôt que prévu, et il les frappe.

Malheureusement, il se fait poignarder par l'un d'eux. Heureusement, la police a compris ce qui se passait, et elle a entamé des recherches sérieuses pour retrouver la jeune fille. Malheureusement, elle est tellement triste d'avoir perdu son cascadeur qu'elle est redevenue folle. Heureusement, elle va tuer les tueurs de son cascadeur, en les broyant dans une bagnole, au moyen d'une grue destinée à cet effet (une grue pour broyer les bagnoles) (l'action se passe dans une casse) (de bagnoles). Malheureusement, le père n'a plus de larmes à pleurer dans son corps. Heureusement, les flics la retrouvent. Malheureusement, elle est tellement devenue folle qu'on ne pourra plus la sauver (déja qu'on pouvait pas avant...). Elle est retournée à l'état sauvage. Elle vit dans la forêt de Salez, et elle passe son temps à manger (avec les doigts) un dégoûtant brouet qu'elle se mijote pour elle toute seule (c'est triste la vie de célibataire... surtout quand il s'agit d'un célibat forcé, causé par la mort du cascadeur que l'on aimait...)

Les flics arrivent dans la forêt. Elle y fout le feu, mais pas suffisamment pour empêcher les flics de l'attraper. Ils l'attrapent, et, tout à coup, c'est la... FIN. Le film que vous avez eu le plaisir de lire s'intitulait : LA LOUVE SANGUINAIRE Il était réalisé par Rino de Silvestro. Avec Annik Borel dans le rôle-titre. Il date de 1977. Il est sorti, y a longtemps, en vidéocassette, chez "Super Vidéo Productions". Je l'ai acheté dans un vidéo-club qui a la mauvais goût d'abandonner la VHS au profit du DVD. Je l'ai vu ce week-end, et l'ai beaucoup aimé, and that's the reason pour laquelle je tenais à vous en causer. Cela m'a convaincu que Rino di Silvestro se posait quand même un peu là en matière de films déjantés. Songez que la même année que cette "louve sanguinaire", le bougre nous pondait l'un des plus glauques mélos sado-maso nazis de l'histoire du bis, avec son "Deported women of the SS special section" ! Il paraît qu'il n'a rien tourné depuis 1985. Je serais bien allé voir sur IMDB, mais mon ordinateur date de 1945, et met 1945 minutes pour me connecter au site... Pour finir, si quelqu'un sait ce qu'est devenue Annik Borel, il sera sympa de m'en informer. Je l'adore ! Je jalouse sa pilosité lorsqu'elle est en louve ! Rien que pour ce rôle, elle mérite d'être sacrée plus grande actrice du "bis" de tous les temps ! Je lance un appel en ce sens... Votez Borel !... Sur ce, je m'en vais mater "Dracula contre Mère Michèle". Elle a perdu sa chatte. Elle crie par la fenêtre. Qui sait qui lui rendra ?... Bien à vous.

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