The Oily Maniac
Genre : super-huilain
Fiche technique
- You gui zi (1976)
- Hong Kong, couleurs
- Réalisation : Meng-Hwa Ho
Revue : Pen of Chaos
Cette fois, point d'histoire de radiations pour ce super-héros zarbi et vaguement vilain.
Je dois avouer que parler de ce film va être difficile, car je me suis endormi plusieurs fois.
J'ai quand-même gardé l'essentiel, sachant que de toutes façons l'ensemble est si répétitif qu'un visionnage de 25 minutes suffit à connaître l'ensemble du long-métrage. Qui en fait, aurait gagné à être court.
Vous me pardonnerez aussi de ne pas avoir noté les noms des différents personnages. Ainsi nous avons :
- le héros, un type assez sympathique d'aspect, touché par la polio lorsqu'il était petit, et qui se déplace sur des béquilles du fait de son pied difforme. Il sera donc, le héros. C'est aussi le tueur. Enfin, vous comprendrez.
Et puis :
- la belle, une fille qu'il connaît et qu'il rêve de se faire
- la gentille, une autre fille qu'il ne veut pas se faire mais elle l'aime en secret et elle se fait du souci pour lui
- les autres, qui en fait sont les méchants, car tous les autres personnages du film finissent par se faire tuer par l'homme-huile, à cause de leur manque de morale, du fait qu'ils violent des filles préalablement assommées à coup de baffes, et parce qu'ils sont... ben, méchants
L'histoire est simple : dans une province quelconque d'Asie, une usine d'huile de coco fait vivre toute une région. Quelques types peu scrupuleux veulent s'approprier diverses concessions/locaux/emplacements en évinçant les propriétaires légitimes à l'aide de complots grotesques, assassinats, viols et manipulations. Notre héros, lassé de tous ces agissements, se lamente sur son infirmité et pleure le fait d'être impuissant à défendre ses amis. Bon, il faut que ça change.
Il décalque donc une prophétie tatouée sur le dos d'un ami incarcéré (victime d'un complot, justement) et se décide à déchiffrer les instructions pour devenir un vengeur puissant. Il creuse un trou au milieu de sa maison à coup de pioche, et s'assied dedans. Le trou se remplit d'une substance noire et gluante, et voilà notre ami transformé en gros tas de goudron huileux, avec deux petits yeux oranges enfoncés et un coeur apparent qui bat la mesure de sa fureur (tiens, c'est beau ça, je vais la garder...).
Les gens qui ont vu Dogma et l'"excrémental" qui surgit des toilettes peuvent se faire une bonne idée de la forme empruntée par le héros/tueur. Mais au lieu du marron, il est d'un noir "vieux mazout". Les principaux pouvoirs de l'homme-huile sont la force, et l'aptitude à se transformer en flaque. Il peut alors surprendre les gens en passant par les tuyaux de douche, le lavabo, sous la porte, couler par les joints du toit de la bagnole...
Ainsi donc, le film se poursuit de la façon suivante : des méchants font un truc pas bien. Le héros voit la scène, il se rue vers un bidon d'huile noire, s'asperge et saute dedans. Il ressort sous forme d'homme-huile, se transforme en flaque et s'approche de ses victimes, puis il reprend sa forme boudinée et les tue à coups de mandales (peu original, mais toujours efficace). Ou parfois, il les oint à mort, ce qui est plus fun. Ensuite de quoi il se couche à terre et se retransforme en humain, lors d'un morphing mou en 4 images ressemblant à un diaporama de macareux mazoutés.
Au milieu du film, la gentille finira par découvrir qui il est et tentera de l'aider à s'accepter comme une sorte de "tueur gentil". Hum...
Il semble que la principale activité des gens dans la région soit le complot et le viol, il y a donc force bougresses mises à nu et assaillies par des soudards, lesquels soudards agissent toujours à deux contre une. Point de réelle scène se sexe, cela dit - l'ensemble est habilement suggéré.
Bon, les détails amusants maintenant : la musique d'attaque de l'homme-huile n'est autre que le thème des dents de la mer ! La partie de cette fameuse bande son qui accélère a été vaguement ré-enregistrée pour l'occasion, mais s'y trouve presque note pour note. La flaque tueuse se présente sous la forme d'un coloriage noiratre qui bouge sur l'écran sans souci de réalisme. Le cri du tueur, quant à lui, est disponible en deux tons : énervé, et fâché - un peu comme le visage de Steven Seagal dans ses grands jours. Il est constitué de deux échantillons qui sont invariablement joués dès que l'homme-huile s'approche d'une victime.
Au final, comme l'huile est inflammable, quelqu'un a la bonne idée de mettre le feu à l'homme-huile. Vu que presque tout le monde dans la région est canné, il était temps. Ceci met ainsi fin au tourment du spectateur car, passées les premières minutes de surprise (un homme-huile ?? pas possible, je veux voir ça!) l'ensemble se révèle hautement soporifique, et visionner l'intégralité du film sans être ivre ne peut avoir un sens que si l'on veut pouvoir dire : "je l'ai fait".
Bon, et bien... je l'ai fait - mais j'avoue, j'ai triché. Au lieu de la touche avance rapide, j'ai préféré l'assoupissement par tranches de 5 minutes.
PS : Il faut avouer, que commencer à regarder ce film à 2H30 du matin après avoir vu 2 nanars marrants, ce n'était sans doute pas la meilleure idée...