From Hell It came
Genre : zombie horticole
Fiche technique
- 1957
- Réalisation : Dan Milner.
- Scénario : Richard Bernstein.
- Interprétation : Tod Andrews (Dr Arnold), Tina Carver (Dr Terry Mason), John McNamara (Prof. Clark), Suzanne Ridgway (Korey), Gregg Palmer (Kimo), Robert Swan (Tano), Baynes Barron (Maranka), Linda Watkins (Mme Kilgore), Grace Matthews (Orchidée), Mark Sheeler (Eddie).
- U.S.A. 73 mn.
Revue : Marc Madouraud
Sur une petite île des mers du sud, les habitants manquent de chance : non seulement la peste noire les menace, mais ils souffrent aussi des radiations dues aux expériences nucléaires proches. Deux docteurs américains sont là pour les soigner, toutefois ils n'ont pu sauver le chef de la tribu, auquel a succédé son fils Kimo. Hélas, le sorcier local, Tano, jaloux de la science des blancs et désireux de prendre le pouvoir, fait accuser Kimo de trahison, en obtenant un faux témoignage de Korey, épouse du chef et amoureuse de son rival, Maranka. Kimo nie farouchement (aller dans l'au-delà ? Papayer déjà, semble-t-il dire), mélèze majesté n'est visiblement pas un crime en ce pays car le pauvre jeune homme est attaché au sol et un poignard de sacrifice lui est planté dans le coeur par le sorcier visiblement ravi. Troène-eux, celui-là ! Maranka peut alors régner tranquillement sur la tribu (un sale-oranger, donc), tout en repoussant les avances de Korey pour choisir une autre beauté. Aucun de ces félons n'a prêté attention à la malédiction que leur a lancé Kimo avant de mourir, promettant de les punir de leurs pêchers même dans la mort.
Mme Kilgore, sorte de veuve joyeuse américaine habitant sur l'île, a assisté au meurtre et va rapporter ce qu'elle a vu aux médecins, qui s'avouent impuissants (sur ce plan-là, tout du moins). Leur situation est de plus en plus précaire, le sorcier et Maranka montant (à cru) les indigènes contre eux. Heureusement, un rayon de soleil éclaire leur journée: le docteur Terry Mason, une spécialiste des soins aux personnes irradiées arrive sur l'île : il s'agit d'une délicieuse blonde, toute pin-pante, pleine de charme et de rondeurs bien placées (heureusement que sa soeur Anne n'est pas venue, car elle est platane). Cèdre-a-t-elle aux avances du beau Dr Arnold ?
Le dit docteur, ayant légèrement le béguin de la belle, la promène jusqu'au cimetière local (c'est d'un romantisme achevé, en effet). Ils constatent avec surprise qu'une souche a poussé à l'emplacement de la tombe de Kimo. Plus bizarre encore, un poignard est planté dans le bois, un liquide ressemblant à du sang sourd de la blessure et le végétal semble émettre des battements ! Est-ce la faute aux radiations ou à la malédiction ? Poussés par leur ferveur scientifique, ils font arracher la souche et la ramènent dans leur laboratoire, mais ne découvrent rien de plus, sinon qu'une sorte de coeur semble battre à l'intérieur. A l'aulne de ses résultats passés en matière de résurrection miraculeuse d'animaux, la doctoresse Terry exhibe un produit miracle de sa trousse et fait une injection à la plante. Puis, investi de la douce sensation du devoir accompli, sans vouloir constater tout de suite l'ébène-éfices de l'expérience, tout ce petit monde va se coucher...
Le lendemain matin, surprise ! La souche a disparu du laboratoire. Par contre, un hêtre étrange baguenaude à pas lourds et incertains sur le saule : un tronc én-orme, "marchant" sur deux sortes de grosses racines, surmonté de quelques embryons de branches et avec, en guise de "visage", deux gros yeux furibards ainsi qu'une caricature de rictus, ce qui rappelle irrésistiblement l'alien-cucurbitacée de " Not of this Earth" (normal, le catastrophique Paul Blaisdell était dans les deux cas concepteur des maquillages). Un autochtone nous apprend alors la légende locale du Tabanga, une âme vengeresse réincarnée en arbre pour châtier ses ennemis.
Le végétal, animé d'un fort esprit de vengeance, s'attaque d'abord à la belle Korey, qui était en train de se créper le chignon avec sa rivale (dure de la feuille, elle ne l'a pas entendu venir) ; il la ceinture avec ses branches - sapin-ce méchamment, ces bêtes-là ! - et va la noyer dans des sables mouvants. Puis c'est au tour de Maranka, victime de la souche-zombie qui lui tombe sur l'érable.
Tano, inquiet à raison pour sa propre santé, ne choisit pas de se réfugier sur la côte (dans un abri côtier), mais préfère la contre-attaque. Une grande fosse est creusée et le Tabanga tombe dedans ; les indigènes y mettent le feu, sans que notre brave tronc en soit incommodé... Le bouleau a été bâclé. Comment l'arbre en a-t-il réchappé ? Mais rappelez-vous la vieille chanson publicitaire de votre enfance : "Dans Tabanga, y'a des fruits, dans Tabanga, y'a de l'eau, Tabanga c'est rigolo !" Constitué de liquides, le zombie ne pouvait donc brûler ! (Comme quoi, la pub, c'est utile.) Et Tano ? Tuya échappé une fois, sorcier, tu es palétuvier-yit à vue d'oeil, épicéa toi d'y passer : la souche-zombie finit par t'avoir !
Continuant ses randonnées pédestres et ses meurtres à la chène (mais acajou-t-il ?), le Tabanga enlève Terry et part avec. Le docteur Arnold et ses amis ont beau lui tirer sur l'écorce, sans que cela ne le frêne. Quelle est donc la bonne teck-nique ? Vont-ils échouer cyprès du but ? Non, car Arnold a l'idée de tirer dans le manche du poignard qui dépasse du tronc et parvient, d'une balle bien placée, tout en évitant Terry, à l'enfoncer un peu plus (le manche, pas la fille). Le Tabanga chancèle, lâche sa proie et s'abîme dans un trou d'eau derrière lui (qui doit être une de ces fameuses mares où les idiots tombent, les célèbres mares-aux-niais...) Visiblement, le fait que le bois soit censé flotter n'a pas perturbé plus que ça le scénariste.
Les vilains indigènes occis, le Tabanga éliminé, Arnold et Terry peuvent alors filer le parfait amour, et continuer à soigner les maladies endémiques...
Une fois que le spectateur, un peu médusé au départ, a assimilé l'idée assez grotesque du mélange radiations - malédiction locale - arbre-zombie, le film ne présente guère d'intérêt. Les acteurs sont manifestement de second plan (on retiendra l'apparition de Gregg Palmer, mince comme Weissmuller à ses débuts, et qui deviendra plus tard, ayant pris quelques dizaines de kilos supplémentaires, un sous-Bud Spencer dans des westerns-spaghetti) et l'aspect du monstre, comme souvent dans les créations signées Blaisdell, prête plus à sourire qu'autre chose, ne laissant pas le public qu'un peuplier. A réserver aux inconditionnels de la botanique. Pas question de lui accorder les palmes, yé !