Mars needs Women
Genre : enlèvements extra-terrestres sous hypnose
Fiche technique
- 1967, USA, 83 minutes, couleurs, son pourri
- Ecrit et réalisé par : Larry Buchanan (déjà coupable de trucs comme "Curse of the Swamp Creature" et "Zontar the Thing from Venus" de 1966)
- Avec : Tommy Kirk, Yvonne Craig (je pensais l'avoir vu quelque part... elle fut entre autre la Batgirl des séries Batman de l'époque!), Warren Hammack, Tony Huston, Larry Tanner, Cal Duggan, Pat Delaney, Sherry Roberts
Revue : Pen of Chaos
Résumé : une armée de martiens (5, en l'occurence) vient sur terre chercher des femmes afin de faire des tests d'insémination, vu que sur leur planète une "anomalie génétique" a fait descendre le taux de la population féminine à 1 pour 100. Il prennent contact avec l'armée américaine (non mais, quelle idée...) pour leur demander gentiment des femmes, se font forcément envoyer sur les roses et décident donc d'enlever les dames sans rien dire à personne. L'un d'eux s'éprend d'une scientifique, chargée par ailleurs de conseiller la cellule de crise de l'armée contre cette menace qui pèse sur le monde (!).
Au début du film, des femmes disparaîssent un peu partout. Comme ça, pouf.
Puis on passe dans une salle de communications de l'armée US. On y voit des types en uniforme deviser, l'air furibond, avec un haut-parleur en gros plan qui retransmet les discours divers et interminables du patron des martiens, alias "Individu 1". Le type finit par se matérialiser dans la salle et leur explique que l'enlèvement par téléportation a foiré. Il leur faut des femmes en chair et en os ! Ben non, dit le général machin, c'est mal.
"Tant pis, on les prendra quand même" dit en substance Individu 1
Individu 1 est d'ailleurs fort joliment accoutré. Il porte ce qu'il me semble être, de loin, un gilet de plongée sur lequel on aurait peint une bande argentée. La suite prouvera que j'ai raison...
S'en suit une scène très longue et sans intérêt pendant laquelle l'armée américaine envoie divers avions pour appréhender le vaisseau martien. Mais tout se dérègle à chaque fois, impossible de faire quoi que ce soit. Aussi le général dira-t-il :
- Leur technologie est plus puissante que la nôtre
Pas bête, si l'on considère qu'ils ont réussi à venir de mars dans une navette, qu'ils maîtrisent la téléportation et peuvent se jouer des radars.
Nos 5 martiens arrivent donc, dans un couvercle de soupière qu'on agite dans un nuage de fumée de cigarette, à se poser dans un coin paumé de New York, une usine de produits chimiques abandonnée. On les voit sortir un par un du vaisseau, et là, miracle...
Le choc nanaresque.
Les martiens sont vétus de combinaisons de plongée auxquelles on aurait enlevé masques, palmes et ceinture de plomb. Sur chaque côté de la tête on leur a collé des ramequins de métal rouge qui arborent fièrement une antenne de bagnole. L'observateur avisé remarquera même que la marque de l'équipement est visible à l'arrière d'un botillon. L'un d'eux brandit une lampe-torche en plastique qui a l'air si humaine qu'on peut presque y lire l'inscription "made in taïwan". Un autre agite sans but un fusil sous-marin chargé dont l'utilité spatiale est un grand mystère (grave faute de gout... si personne n'avait remarqué les combinaisons de plongée, c'est maintenant fait). Gros plan sur le visage d'un Individu qui parle... et hop, on voit que le néoprène peint en argenté est tout élimé à l'endroit où l'on pose le masque habituellement. Ils n'ont même pas acheté de combinaisons neuves, c'est triste.
Volant des costards humains, l'armée martienne décide d'enlever 5 femmes en les hypnotisant. J'aime particulièrement la réplique de l'un d'eux, ajustant sa cravate :
- Pauvres humains, ils portent encore des cravates, symbole de l'orgueil mâle. Nous les avons abandonnées il y a des siècles !
Ayant tout de même bon goût, ils vont à travers la ville enlever une strip-teaseuse, une hotesse de l'air, une artiste peintre et la reine du campus... l'un d'eux se fait passer pour un journaliste et drague la belle scientifique afin de l'enlever, mais il en tombe amoureux. Forcément, cela fait 100 ans qu'il n'a pas approché une femme, apprendra-t-on plus tard. Une suite de scènes assez longues poussera le spectateur à chercher la touche avance rapide, exercice malheureusement impossible si l'on suit le film en direct. Argh.
Pendant ce temps, la cellule de crise de l'armée devise autour d'une table et suit en temps réel les enlèvements des femmes. Au quatrième, ils décident de réfléchir et devinent que leur base est dans l'usine. Ils envoient donc des troupes (7 hommes, j'ai compté) pour un raid nocturne. Mais la scientifique, se promenant avec Individu 1, lâche le secret, aussi les voilà partis en voiture pour prévenir le autres plongeurs très occupés à congeler les femmes.
On arrive donc à la grande scène d'action. Enfin, c'est ce qu'on croit.
Ayant visiblement peur d'une bataille rangée, les martiens laissent tomber les femmes à moitié gelées, et hop, fissa dans le vaisseau. Individu 1 embrasse la scientifique qui est amoureuse aussi, et l'abandonne sur place, puis il partent dans la nuit à bord de leur soucoupe sans trop s'ensormir sur des explications, sans doute afin de ne pas trop embrouiller le scénariste. Enfin, la nuit... uniquement dans le ciel, car quand on est au sol, il fait jour. La caméra saute un moment de la soucoupe nocturne au militaire diurne qui la regarde partir, puis l'on saute avec soulagement au générique de fin.
Bref, ils n'ont toujours pas de femmes, laissant derrière eux un couple brisé et une brochette de militaires désoeuvrés.
Et un spectateur qui regarde pensivement l'espace...