2009 Lost Memories

Genre : "Tiens, où est donc la touche avance rapide ?"

Fiche technique

Revue : Philippe Heurtel

En 1909, un attentat manqué - qui aurait dû conduire à l'indépendance de la Corée - échoue. Le cours de l'histoire change : la Corée reste attachée au "Grand Japon", lequel s'allie aux Etats-Unis pendant la deuxième guerre mondiale.

Un siècle plus tard.

Un groupe de terroriste, les Hureisejin, qui cherchent à libérer la Corée, investissent une exposition gérée par la Fondation Inoué. Les terroristes sont tués par le JBI (Japaneese Bureau of Investigation), notamment par deux flics : Saigo, un japonais, et Sakamoto, d'origine coréenne. Chargé de l'enquête, Sakamoto réalise qu'un ancien objet religieux en forme de croissant, "l'âme de la Lune", a été volé par les terroristes. Mais pourquoi diable ces indépendantistes rechercheraient-il un tel objet ?

Parce qu'il s'intéresse de trop près à la Fondation Inoué, Sakamoto - dont le père, également policier, s'était "vendu" plusieurs années auparavant aux mêmes terroristes - est désaisi de l'enquête, et on l'accuse d'un meurtre qu'il n'a pas commis.

Une uchronie coréenne, voilà qui n'est pas commun. De plus, le cinéma coréen nous ayant déjà gratifié de films plutôt réussis, ce "2009" était même carrément alléchant.

Hélas...

Si l'idée de base était intéressante - grâce à l' "âme de la Lune" les japonais ont changé le cours de l'histoire et échappé à Hiroshima & Nagasaki ; dans ce futur alternatif le gouvernement chercher à cacher la vérité et à empêcher les terroristes de rouvrir le portail et de rétablir l'Histoire afin de libérer leur pays -, la réalisation s'avère atroce, pathétique.

Le nombre de cliché au mètre linéaire de pellicule est impressionnant. Les deux flics meilleurs amis du monde, mais que des origines différentes finiront pas séparés (mais quand l'un tuera l'autre, ce sera les larmes aux yeux). Le flic hanté par la mort et la trahison du père (les ficelles psychologiques sont grosses comme les cordages du Titanic avant l'iceberg). Le flic désaisi de l'affaire parce qu'il s'approche de trop près de la vérité. Ce même flic accusé à tort qui devient un fugitif et passe dans l'autre camp. On a même droit à ce bon vieux fichier dont l'accès est protégé (docteur Bis, est-ce qu'une règle a été formulée pour celui-là ?).

Pour couronner le tout, la réalisation est affligeante. Scènes de combat au ralenti, gros plans les yeux dans les yeux vachetement émouvants. Et de la bouledum, en veux-tu en voilà, vendue au kilo, allez-y, elle est pas chère ma bouledum. Le top du top : pendant un assaut du JBI, le fils d'un terroriste tué par Sakamoto au début du film meurt dans les bras de ce même Sakamoto, tout ça parce qu'au lieu de s'enfuir il (le gamin, pas le flic) a voulu récupérer sa boite où il conservait ses jouets et les photos de son père. Le tout au ralenti, faut-il vous le préciser ? Et je ne vous parle pas de la musique, tour à tour lyrique et martiale, pour souligner au marqueur rouge indélébile toutes ces scènes d'un ridicule achevé.

Et c'est looonnnnnng, loooonnnng, looonnnng : plus de deux heures pour un film mal foutu dont en plus on devine rapidement le dénouement.

En guise de lot de consolation, le DVD contient la bande annonce - alléchante - de High Volcano : un lycée dont les élèves ont tous des super pouvoirs. Dans le genre viril, nom d'un p'tit bouddha, ça a l'air de déménager ! J'ai hâte de voir ça.

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