Le repaire du ver blanc

Genre : une nouvelle espèce de serpents-vampires

Fiche technique

Revue : Pen of Chaos

Voir ce film une deuxième fois, c'est du vice. Mais il vaut quand-même le détour. C'est pourquoi le résumé ci-dessous est assez long, il faut bien se rendre compte de la densité du bouzin.

En bref, c'est l'histoire d'un gros mon-monstre de légende (le dieu serpent) qu'une disciple serpent-vampire tente de faire revenir à la vie à coup de sacrifices.

Tout commence, et finit dans la campagne anglaise. Un film 100% rural donc même si la moitié des personnages sont des nobles.

Henry, un apprenti-archéologue, occupe ses week-end en fouillant le jardin de sa ferme. Il découvre un crâne étrange d'un mètre de long sur les ruines d'un couvent qui aurait été érigé là en des temps forts anciens, et s'empresse de le nettoyer sous le regard de sa copine, Mary, qui pense qu'il s'agit d'un crâne de vache (avec des canines recourbées, tout de même...). On nous gratifie au passage de cinq bonnes minutes de dialogues bidons.

Puis ils se rendent à une fête au pub du village, et on y danse on y danse, mes chers amis, un genre de country chantée qui raconte la légende du grand serpent abattu cent ans plus tôt par un noble de la région, sir d'Ampton. Car c'est justmeent l'anniversaire de l'évènement ! Henry rencontre alors James d'Ampton, le descendant du pourfendeur, un bellâtre qui lui tient des propos sur la légende, affirmant qu'il est le propriétaire de presque toutes les maisons du coin.

Henry et Mary rentrent alors dans la nuit sombre et on apprend que les parents de la donzelle ainsi que son ex ont disparu dans cette partie de la campagne de manière fort étrange. Au même moment, un flic du coin à l'air empoté se fait mordre par un serpent près de la demeure de la Comtesse Marsh, et celle-ci le sauve de l'empoisonnement en lui suçant la cheville. C'est Marsh ou crève, penseront les plus avisés d'entre vous...

Au matin elle se rend à la demeure d'Henry et lui pique son crâne de serpent, au passage on a droit à une scène étonnante : des crocs de 15 centimètres apparaîssent dans sa bouche et elle crache sur un crucifix dans le couloir. Puis hop, s'en va. Bon, la comtesse est satanique et pas complètement humaine, se dit-on. D'un autre côté Mary discute avec sa soeur Eve et on apprend que la montre de leur père a été retrouvée dans une caverne. Passant près du crucifix, Eve est soudain la proie d'hallucinations graves : sur un fond violemment coloré, elle voit un homme crucifié, entouré d'un serpent géant de caoutchouc. Des nonnes se prosternent à ses pieds, puis apparaissent des gardes romains qui les violent avec entrain. Historiquement, je ne sais pas si les nonnes de couvent existaient en même temps que les romains de l'Empire, mais bon.

Hum. Le spectateur commence à se dire : tiens, tiens, c'est de la bonne.

Justement, Henry a mis à jour une mosaïque dans le couvent... on y voit un serpent géant entourant un homme crucifié. Serait-ce le même ?

Plus tard, la comtesse prend un auto-stoppeur scout et l'emmène chez elle, lui fait le jeu de la séduction. Voulant l'impressionner il lui joue de l'harmonica mais cela semble la plonger en transes. Elle lui rétire l'instrument, ainsi que ses vêtements, et lui mord la queue dans le bain (désolé, mais c'est bien ce qui arrive). Le voici paralysé. Il est sauvé du sacrifice (à la place, il se noie) par le baron qui rend une visite de politesse, ce qui nous vaut encore une interminable discussion pleine de dialogues ridicules. James rentre chez lui et rêve d'une caverne, puis d'un avion, dans lequel la baronne et sa copine déguisées en hotesse de l'air se battent sur le plancher en exhibant leurs porte-jarretelle sous son oeil intrigué. Il repart comme il est venu. Le spectateur s'éponge le front.

Le lendemain Henry, James, Eve et Mary vont visiter "l'étrange caverne", mais le groupe se sépare afin d'avoir moins de chances de s'en tirer. Eve qui rentre seule rencontre la comtesse qui l'hypnotise, puis l'invite chez elle à une séance d'UV pendant laquelle elle lui tient un discours anti-clérical et la présente à un objet phallique, géant et pointu qui serait l'instrument de sacrifice de la comtesse (car Eve est vierge, voyez-vous, elle doit donc être offerte à Dyoninée, le dieu-serpent-vampire). Et hop, une autre séance d'hallucinations à base de godes pointus et ensanglantés.

De leur côté James (le baron, donc) et Henry échafaudent des théories vaseuses et décident de retrouver Eve. James fait disposer des enceintes sur le toit de son manoir et fait jouer un disque de musique orientale pour charmer les serpents afin d'attirer la comtesse. Les deux autres se rendent chez la garce et retrouve la mère de Marie disparue depuis un an, mais celle-ci est déjà un serpent-vampire alors elle mord sa propre fille et court chez le baron qui la coupe en deux à l'aide de l'épée familiale. Le policier, maintenant possédé, tente de s'en prendre à Marie, celle-ci est sauvée par Henry qui pour l'occasion a endossé un kilt et joue de la cornemuse (la musique étant une arme bien pratique, en fait - mais ils n'avaient pas de disque de Britney sous la main). Il tue le policier à la suite d'un pugilat ridicule, puis sort une mangouste de sa poche (et oui) et l'envoie dans la caverne qu'on peut rejoindre par l'intérieur du manoir. On ne verra plus jamais l'animal (la gratuité de cette scène me laisse encore sans voix).

MAIS la comtesse était tapie dans l'ombre, nue et peinte en bleu, elle avait mis des bouchons anti-bruit dans ses oreilles afin d'échapper à la musique. Elle mord Henry au genou et tout le monde se retrouve attaché dans la caverne pour la scène finale et apocalyptique (même Marie, alors qu'elle venait justement de parvenir à s'enfuir...). Récitant des incantations à deux roubles, la comtesse endosse un baudrier doté d'un pieux vigoureux qui semble destiné à perforer l'intérieur de la pauvre Eve, laquelle geint attachée en lingerie au-dessus d'un puit fort suspect, qui vous l'aurez compris est bien l'antre de la bête millénaire. Le grand dieu serpent monte pour chercher son sacrifice, mais Henry se détache et parvient à faire tomber la comtesse à la place de la vierge, le dieu-serpent relativement stupide ne voit pas la différence. Il sauve donc Eve et donne une grenade à manger à Dyoninée (qu'il sort encore de son kilt). La bête explose.

Content d'avoir échappé au venin grâce au sérum qu'il a commandé à l'hopital, Henry retrouve le Baron et tous deux discutent de choses et d'autres. L'hopital téléphone : ils ont envoyé le mauvais sérum ! Henry part avec le baron rejoindre les dames, une expression bizarre dans le regard. On nous montre une dernière fois la morsure de son genou : oui, c'est bel et bien lui le prochain disciple du dieu-serpent !

Fin.

Ouf.

Les acteurs s'en sortent assez bien malgré l'histoire, certains sont convaincants, mais il faut bien dire que l'enchainement des situations est assez bizarre, et le bien-fondé des situations parfois douteux. Il faut par exemple écouter les théories pseudo-historiques débitées par le baron pour sentir toute la force nanarifère du produit. Sinon, les effets spéciaux ne sont pas des plus réussis, à part peut-être la femme coupée en deux en plein vol, dont les morceaux se contorsionnent sur le sol. Un film un brin givré, mais purement bis quand même. Scène d'anthologie, le sauvetage à la cornemuse, tout de même, il fallait oser.

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