La Vie sexuelle de Frankenstein

Genre : Bienvenue à Nichon-land

Fiche technique

Revue : Marc Madouraud

On a dit beaucoup de mal sur "Kiss Me Quick !" et, il faut le reconnaître : « on » avait raison... Bizarrement, les « nudies cuties » qui se teintent, par pur raccolage, de SF ou de Fantastique, paraissent beaucoup plus lamentables que les autres.

Dans la « Galaxie Buttless » qu'il dirige, le « Grand Glom » a convoqué un de ses sujets particulièrement abrutis, Sterilox (un blond grassouillet qui imite les mimiques de Stan Laurel et est coiffé d'une passoire elle-même surmontée d'un plumeau), pour lui confier une mission : alors que leurs congénères ne connaissent qu'un seul sexe, il doit aller sur Terre enquêter sur un autre sexe, la femme, et en ramener un spécimen parfait.

Sterilox est donc téléporté dans la cave-laboratoire d'un château gothique (logique !), l'antre d'un nommé docteur Breedlove, ressemblant à un John Lennon zombifié, doté d'une main gantée de noir qu'il ne semble pas toujours maîtriser et d'une minerve à la Peter Lorre dans « Les Mains d'Orlac », le tout avec des intonations lugosiesques. Dans le souci - des plus altruistes - d'améliorer la race humaine, le bon docteur a inventé la machine sexuelle, et tente de créer la femme parfaite. Il entretient ainsi toute une collection de bimbos à la silhouette séduisante et aux goûts naturistes. Au cours de ses essais, il a malheureusement raté quelques expériences, et nous en rencontrons trois : le monstre de Frankenstein (auparavant une femme, nous dit-on) maquillé comme dans les Jesus Franco mais en moins métallisé ; un Dracula gominé dont même Ed Wood n'aurait pas voulu ; une créature au visage écailleux et aux cheveux gris qu'on nous présente comme une momie et qui est utilisée comme chauffeur.

La dite momie nous vaut un des rares bon gags (enfin, nous aurons la complaisance de le considérer ainsi). Comme elle garde les yeux fermés, Sterilox s'étonne qu'elle puisse conduire. A quoi Breedlove répond : « mon cher, si vous connaissiez nos routes, vous sauriez qu'on ne peut pas y rouler autrement ! »

Sterilox explique sa petite affaire au docteur, et celui-ci va alors passer tout le reste du film à présenter son cheptel à son ami extra-terrestre, qui va se montrer fort difficile, car il craint tout autant sa propre maladresse que le caractère de son chef. Nous avons alors droit à une succession ininterrompue de nudités ou plutôt, pour être exact, de charmantes jeunes femmes ne gardant que leur culotte. Commence donc un festival de : seins, nénés, nibards, nichons, etc. Par paires, évidemment. Des nichons qui s'échappent de leurs soutiens-gorges, des nichons pendants (pas trop), des nichons qui rebiquent, des nichons qui sont pressés par des mains langoureuses, des nichons qui se balançent... Bref, du nichon, quoi. Avec une grosse préférence pour les nichons qui ballottent au gré d'un twist plus ou moins bien dansé.

Je suis le premier à reconnaître qu'il vaut mieux un bon twist-nichon à un discours de politicien, mais, comme toute chose, ça finit par lasser. Surtout que, pour varier, pas le moindre salsa-fessier, ni de tango-foufoune.

Pas spécialement bouleversé par ce déferlement mammaire, Sterilox finit par fixer son choix sur... un robot-majordome, qui ressemble plutôt à une grande boîte en carton sur laquelle quelques dessins ont été faits à la hâte. Mais la machine est commercialement accompagnée d'une charmante blonde, Kissme, et Breedlove annonce alors que l'arrivée de la pin-up dans l'autre galaxie va enfin révolutionner leurs habitudes sexuelles... Alors que Sterilox s'est téléporté sur sa planète avec ses acquisitions, le docteur peut reprendre ses expériences sur l'améliorations des bimbos !

Vous l'aurez compris : il ne se passe quasiment rien (les apparitions de monstres, notamment, n'ont strictement aucun intérêt, sinon de réhausser la beauté des filles), et les emprunts à la SF sont plus affligeants qu'autre chose.

A ne conseiller qu'aux amateurs de nichons, de monstres ratés et... de nichons.

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