Motor Psycho

Genre : viol rural

Fiche technique

Revue : Pen of Chaos

La jaquette annonce la couleur : on essaie pas d'y vendre un film excellent ni de mentir sur la marchandise. On nous prévient que c'est cheap, et aussi "...grosses poitrines et machos demeurés, bienvenue dans l'univers de Russ Meyer".

Histoire simple, et donc résumé simple : c'est la promenade d'une bande de jeunes loubards dans une contrée perdue aux états-unis, et l'escalade de violence engendrée par la folie grandissante d'un d'entre eux.

Tout commence au bord d'un lac. Un vieux qui pêche et sa nana se fait bronzer derrière, en bikini. Arrivent 3 motards qui décident de s'amuser, tabassent le vieux et violent la nénette - enfin, ça, on le devine. On nous laisse comprendre qu'il y a dans le lot deux abrutis et un caïd un peu givré, jeune mais déjà rescapé d'une guerre.

On nous présente ensuite le vétérinaire du bled, Corey (Alex Rocco), sexuellement harcelé par sa femme qui préfére l'attirer dans le lit que le laisser travailler. Alors qu'il travaille et qu'elle s'ennuie dans la voiture, elle décide de faire une promenade dans le village de 5 habitants.

Les cheveux au vent sur leurs mobylettes, arrivent nos bikers. La silhouette de madame vétérinaire se déhanchant dans le soleil les aguiche, et les voilà prêts à commetre un deuxième viol... seulement notre vétérinaire débarque et distribue quelques baffes molles, ce qui suffit à les repousser. Il entraîne sa femme et prend la fuite, mais les loubards ont vu son adresse sur le 4x4. Ils attendent donc qu'il s'absente pour s'introduire chez lui et s'occuper de sa femme.

Pendant ce temps, Corey se fait draguer par la bombe sexuelle du village, une éleveuse de chevaux, qui, comme le dira le pompiste "aime les saillies". Détail salace, son commentaire sera ponctué par le gros plan de la lance à carburant qui entre dans le réservoir... Cela dit notre homme est un bon mari et refuse les avances mammaires de la donzelle.

Nos zozos repartent de sa maison après avoir mené la vie dure à madame. Les voici de nouveau dans le désert, et les choses tournent mal alors qu'ils décident de rosser un vieux qui répare sa roue crevée. On s'occupe comme on peut... Un abruti trouve une carabine dans le camion, le vieux se fait tuer, et ils laissent sa femme pour morte, une plantureuse brune qui n'a rien à faire ici à part décorer le paysage. Ils abandonnent les motos et piquent le camion, sans aucune raison.

Pendant ce temps le vétérinaire du coin découvre que sa copine a été violée, et se fache tout rouge. Il apprend que ce sont les motards, et part donc à la recherche des individus au volant de son 4x4, errant dans le désert lui aussi. Car le shériff prétend que ce n'est pas leur faute mais que sa femme l'avait bien cherché, à s'habiller court tout le temps. Sacré shériff !

Ce qui est amusant dans le film c'est que tout se passe dans un désert immense, malgré tout on retrouve très facilement les gens. Quoique, si ça se trouve il n'y a qu'une route... Corey trouve la brune au décolleté tapageur allongée dans le désert près des motos, qui finalement n'avait été que frôlée par la balle. Les voilà partis à la recherche des jeunes demeurés. Et finalement, ils les retrouvent... chez le pompiste ! Et oui il n'y a qu'une route mais aussi qu'une seule station-essence, ce qui facilite les recherches. Après une course-poursuite, une fusillade éclate (enfin, façon de parler... vu que seuls les méchants ont une arme). Corey, ce n'est pas son jour, se fait tirer dessus et mordre par un crotale. S'ensuit une scène débile à souhait où il insulte la brune et la force à extraire le venin de sa plaie avec la bouche, en lui tenant les cheveux et en hurlant "suck it, suck it!". Puis il tombe dans les pommes.

Mais c'est de la bonne pâte cette brunette, elle n'en tiendra pas rigueur et s'occupe de lui jusqu'à ce qu'il retrouve des forces. Pendant ce temps ils papotent, on apprend que la fille a des origines françaises vu qu'elle vient de la Nouvelle-Orléans, ce qui explique sans doute son accent des Carpates... Nos bandits ont pris une mauvaise route et tombent en panne d'essence dans un cul-de-sac. Mais notre caïd est devenu vraiment fou, il tue un de ses acolytes, l'autre prend la fuite. Il sera poignardé peu après par la brune qu'il tentait de violer (décidément, les jeunes n'ont pas des occupations très variées dans ce désert). Le vétérinaire, blessé mais toujours fâché, décide d'aller régler son compte au dément, et après un court affrontement lui explose la tête avec une charge de dynamite qui traînait. Fin, il rentre à la maison et emmène la brune à l'hopital sans même profiter de la situation.

Ce film situé dans le premiers tiers de la carrière de Russ Meyer est beaucoup moins débile qu'on ne pourrait le penser. Il s'agit d'un nanar certes, mais l'amateur reste sur sa faim : pas de nudité gratuite contrairement à ce que laisse penser la jaquette (et en fait... pas de nudité du tout), quasiment pas de situation aberrantes, des dialogues à peu près normaux, une histoire pas trop tirée par les cheveux et des personnages pas mal interprétés pour ce genre de produit. Du coup, on se demande, à la fin, si la réputation de Russ Meyer n'est pas un peu surfaite. Ou bien, peut-être que ce film est un ovni dans sa production. Ce que je vais tenter d'éclaircir...

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