Chair pour Frankeinstein
Genre : nécrophilie de château
Revue : Pen of Chaos
A vrai dire, on ne sait pas trop à quoi on s'attend, en visionnant ce film. Mais ce qui est certain, c'est que la pochette est alléchante : un buste de femme nue, un type empalé, une tête coupée, et un savant. On part donc avec le sentiment qu'on se heurte à un bon vieux film de savant fou, et le nom de Frankeinstein résonne à nos oreilles comme un délicieux appel.
Mais voila, ce film est différent d'un Frankeinstein classique. Il y traîne un parfum d'érotisme et de voyeurisme malsain, qui ajoute du poids à l'ambiance par des manoeuvres savantes.
Les personnages sont peu nombreux : On trouve un Udo Kier en pleine forme, son assistant (le genre de type petit et contrefait qui semble avoir le destin universel de servir le savant fou), deux gosses bizarres, sa soeur, ainsi qu'une femme de chambre et deux techniciens de surface dont un court les jupons et l'autre veut devenir moine.
Le savant "fabrique" une femme avec des morceaux d'autres (assez classique jusque là), et rêve d'assurer la reproduction de cette "nouvelle espèce" en l'accouplant à un mâle zombie, construit de la même façon. Après avoir mis en place les différents éléments, il lui manque une tête... "ce doit être la tête d'un Serbe parfait !" dit-il sentencieusement.
On a alors droit à une grande scène : au cours d'un moment d'égarement (enfin, on espère), l'homme grimpe sur la zombiette et lui enfonce la main dans l'estomac à travers une plaie béante, touchant ses organes avec une évidente délectation. Il se masturbe vigoureusement contre la pauvre fille amorphe en scandant "pour dominer la mort, il faut baiser la vie... dans la vésicule !"
Mais voila que nos deux valets partent en promenade au bordel du village. L'un d'eux a donc le goût de la fornication, et l'autre pas du tout (la scène pendant laquelle il se fait tripoter par un laideron est un formidable moment d'inexpression faciale). Notre docteur et son sbire, errant dans la campagne en quête d'un type à rétrécir, voient l'individu sortir du bordel et en déduisent qu'il s'agit d'un fieffé queutard au profil de "Serbe parfait". Dans leur méprise, ils assoment le vrai vicelard et partent avec la tête du puceau (découpé au taille-haie, s'il vous plaît). Notre ami s'éveille au matin, près du corps de son ami décapité, et se retrouve bien vite au château, désemparé. Là, il séduit la soeur du savant qui s'empresse de lui faire visiter sa chambre, sous les regards lubriques des gamins planqués derrière un miroir sans tein. Désormais assigné aux tâches ménagères (et plumardières), il finit par rencontrer la tête de son ami sur le corps d'un grand type, puisque le savant invite ses deux zombies à dîner avec la famille. Il devine donc qu'il se passe des choses étranges en la demeure.
Pendant ce temps, le savant tente d'obtenir l'érection du zombie mâle en le confrontant à la nudité de la femelle. Helas, le valet capturé n'a aucune attirance pour le sexe, et fait le desespoir de son petit papa, qui s'énerve.
On en vient après d'autres détours à la scène finale, pendant laquelle tout le monde pête un boulon. L'assistant éventre la bonne, la soeur tente de se farcir le zombie mâle qui l'étouffe. Notre valet vivant investit le laboratoire et tente de libérer les malheureux morst-vivants, mais il se trouve piégé, et toute la petite famille se massacre joyeusement au milieu des éprouvettes et des scalpels. Le savant est alors empalé par sa créature (son foie nous fait coucou, au bout de l'épieu). Une fois que tout le monde est mort, le valet qui était attaché au plafond voit avec joie les deux gosses arriver à son secours mais... mais que se passe-t-il ? Je préfère vous laisser dans le suspense, car de toutes façons les 30 dernières secondes ne rattrapent pas le reste.
On notera surtout la performance des acteurs, qui parviennent à garder tout au long du tournage un visage ennuyé et détaché, échangeant des dialogues sans aucun entrain. Cependant l'ouvre est curieuse et décalée, c'est à ne pas rater.