TEMPS Z : l'autre magazine
Tout commence là ou rien n'a de fin, disait déjà le célèbre chercheur Charles Gutten alors qu'il visitait les prisons au Chili au siècle dernier. Bienvenue dans Temps Z, le magazine qui va vous prouver qu'on vous cache des choses, comme par exemple la possibilité de faire un cassoulet sans haricots. Mais d'abord présentons-nous.
Nous sommes les frères Knarrrfarov, éminents savants reconnus dans le monde entier. Comme vous pouvez le voir à la ressemblance frappante entre ces deux photos, nous sommes jumeaux et ça n'a pas toujours été sans mal pour nous faire accepter par la société. Nous avons donc suivi le chemin de la Connaissance - avec un grand C - et nous voici désormais au seuil de découvertes fantastiques.
Nous sommes diplômés de la grande université de Kiev en sciences spatiales, histoires humaines, géopolitique, ornithologie, histoire de l'art, abus de pouvoir et planche à voile. Nous possédons plusieurs licences et maîtrises venant des plus grands centres scientifiques, comme Noisy-le-Grand ou Silicon Valley.
Igorrr est l'auteur de plusieurs ouvrages, comme La loose au quotidien, Avoir la loose en famille, La loose à travers les âges. Grrrichka s'est spécialisé dans des sujets comme Pourrir une ambiance, Savoir faire du bruit, 100 recettes avec du Nutella et l'excellent recueil culinaire Tout est mieux dans la friteuse.
Vous découvrirez bientôt ici nombre de leurs articles scientifiques.
Les mezzanines - compréhension de l'objet et montage
- Mon cher Igorrr, vous avez semble-t-il expérimenté il y a peu de temps l'architecture de la litterie en disséquant soigneusement cette étrange invention de l'homme qu'est la Mezzanine.
- Oui Grrrichka, cette invention remonte certainement à une époque très reculée de l'histoire de l'humanité, je pense qu'elle prend racine chez les grands singes, qui étaient forcés de dormir dans les arbres pour échapper aux tigres à dent de sabre qui venaient leur ouvrir le ventre pendant leur sommeil.
- De nos jours cependant, les tigres à dent de sabres sont éteints, et pourtant l'homme continue de dormir en position haute, plus près du plafond que du sol. Y voyez-vous une quelconque imagerie théologique, Igorrr, pensez-vous qu'il essaie de se rapprocher des divinités ?
- L'homme au pieds malodorants pourrait ainsi s'éloigner un peu des chaussons usés qu'il laisse près de son lit, et bénéficier ainsi d'une atmosphère saine et respirable pendant son sommeil. En cela, je suis d'accord avec moi-même. Cela dit Grrrichka, se rapprocher des dieux en grimpant dans une mezzanine me paraît un peu tiré par les cheveux tout de même.
- Convenons-en. Cela peut aussi être utile dans le cas d'un élevage de chèvres d'appartement, qui auront ainsi un accès beaucoup moins facile au lit conjugal (dans lequel elles aiment se vautrer en toutes occasions).
L'ensemble se compose de plusieurs parties découpées dans un quelconque matériau de type "bois" assez solide pour supporter le poids de corps fatigués et remuant dans l'action d'une joute coïtale effrénée. Nous pouvons distinguer plusieurs types de morceaux distincts :
- Les pieds, qui sont plus grands que les autres bouts mais quelquefois moins grands que les côtés (lorsque l'ensemble est munis de balustrades empêchant la chute). Exemple : "ce pied va certainement ici". "Non, si on regarde les trous il doit plutôt aller là". "Bon, garde le sous la main on verra plus tard".
- Les côtés qui sont plus grands que les plus grands pieds lorsque l'ensemble est muni d'une balustrade mais qui peuvent être petits si la balustrade est coupée en un quelconque endroit pour permettre l'accès à la literie sans passer par-dessus la balustrade qui de toutes façons est prévue pour empêcher qu'on passe par-dessus comme toute bonne balustrade. Exemple : "passe-moi un côté ça doit tenir le reste". "Ne met pas de côté ici sinon tu ne pourras plus monter". "Bon tu as raison, laisse-le de côté on le mettra au dernier moment".
- Les tasseaux (du nom de leur inventeur, Marcel) qui font joli et qu'on ne doit pas oublier dans certains endroits car ils peuvent aussi servir à quelque chose notamment maintenir l'écartement entre les deux parties d'un pied dans le cas d'un pied complexe qui serait formé de deux parties rapprochables et symétriques (théoriquement) articulés autour de grandes vis à double pas fixés par des écrous à tête plate. Exemple : "Tiens, donnes-moi un tasseau pour caler le pied". "On a dit qu'on gardait ce pied pour plus tard".
- Les bouts, dont on ne découvre l'utilité qu'une fois l'ensemble partiellement - et donc mal - monté. Les bouts peuvent être de n'importe quelle taille et épaisseur. Ils peuvent aussi avoir des formes bizarres (comme la rembarde d'escalier, qui est aussi un bout). Exemple : "tiens, il manque un bout ici". "Oui, il faut tout démonter, j'ai le bout dans la main. Il doit être placé entre le pied et le côté". Autre exemple : "Tu as ce bout-là ?" "Non, on a du l'oublier à l'ancien appartement". Exemple témoin : "fais gaffe tu viens de me foutre un bout dans l'oeil". "Non c'était un pied" (dans lequel on voit que toute pièce égarée n'est pas forcément un bout).
- Les traverses, qui servent à maintenir les planches (voir plus loin) qui elles-même maintiennent le matelas qui est tout de même le but final de la construction. Sans les traverses, on peut dire que toute votre mezzanine est inutile. On reconnaît les traverses parce qu'elle sont asse longues pour faire la largeur du lit et assez épaisses pour en supporter le poids. Si vous avez une traverse trop fine, ce n'est pas une traverse : c'est certainement un bout. Cela dit vous pouvez toujours utiliser des pieds sciés comme traverses, mais dans ce cas vous descendez très près du sol et votre mezzanine devient un sommier. Exemple : "Tu tiens la traverse pendant que je visse ?". "Non, cette traverse ne se visse pas." "Mais comment elle tient alors ?". "Avec les planches". (notez l'importance des planches).
- Les planches qu'on visse au dernier moment sans vraiment voir ce qu'on fait puisqu'elles sont très larges et bizarrement placées mais qui ont leur importance puisqu'elles tiennent le matelas. Exemple : "Tu devrais visser cette planche." "Passe-moi une chaise je suis trop petit." "Ahahahahaha".
- L'escalier qui sert à grimper jusqu'au lieu prévu pour le sommeil. Vous pouvez vous éviter un montage pénible en remplaçant cette pièce par un trampoline (mais veillez aussi à acheter un casque). Exemple : "j'ai une pièce en trop là". "C'est certainement un bout d'escalier" (notez qu'ici on retrouve la notion de "bout", car l'escalier est lui-même formé d'un tas de bouts. Exemple : "Il est bien cet escalier mais on a du oublier les étagères." "De toutes façons on a oublié de le fixer, il ne repose sur rien." "On peut sans doute le fixer avec les bouts qui restent".
- Le matelas, qu'on ajoute au dernier moment lorsqu'on est quasiment certain de ne pas se recevoir l'édifice sur un coin de la tête. Exemple : "Les piles de mon tournevis sont finalement mortes". "Ce n'est pas grave, il ne reste plus que le matelas". Notez que pour transporter le matelas, il faut tout plier. Tout peut se plier.
Voila, lorsque vous aurez dissocié tous les éléments, vous pourrez alors les transporter (sans oublier les fameux bouts), et les remonter à l'autre bout du monde si cela vous amuse. N'oubliez pas la fixation dans le mur, impotante pour éviter les couinements intempestifs dûs à quelques mouvements superflus.
Grrrichka Knarrrfarov
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