Matrix

Fiches techniques
Matrix (1999)

Je ne suis pas parvenu à écrire une critique de Matrix, mais je peux vous citer 3 livres auxquels j'ai pensé. Si vous avez aimé le film, lisez ces livres. Et inversement.

Alice au pays des merveilles (Lewis Caroll) : petit conte pour enfants parlant de la réalité avec une logique tordue, ce livre et sa suite (de l'autre côté du miroir) sont très vite devenus des références pour les écrivains de SF&F littéraire.
Matrix fait de nombreuses fois allusion à ce livre, de façon assez grossière (citation directe du titre) ou plus fine (le lapin blanc, le miroir...). Et il reprend le thème du "réel vrai". Il faut également noter que l'humour de Matrix vient de ce livre ; l'oracle, les laveurs de vitres, l'aveugle, etc. sont des personnages et des scènes décalés directement inspiré de Lewis Caroll. (je note au passage que ce style d'humour est repris par Zelazny, un écrivain de Fantasy également fan d'Alice)

Le Neuromancien (William Gibson) : LE livre cyber-punk. C'est celui qui définit le mieux ce genre entre la SF et la Fantasy. On y retrouve la première "Matrice" qui sera ensuite ré-utilisée de la même façon dans toutes les oeuvres cyber-punks (sauf Matrix, qui ne fait que s'en inspirer). On y retrouve aussi des touches visuelles qui seront reprises dans le film : les habits de cuir, les combats de "sur-hommes"...

Hypérion (Dan Simmons) : Ce Space-Opera brasse tous les genres de la SF, dont le cyber-punk. Et il reprend l'idée de la Matrice telle que Gibson l'a définit, ajoutant l'idée parasitaire des machines. On rencontre en effet l'idée de "culture d'humains" qui sont utilisés comme matière première par les IA.

semi-revue par Nico Bally ( email / site )

Note de Pen of Chaos concernant le film

Matrix... bien sympa !

Pourquoi on en entend parler comme d'un film "précurseur" ? Tout simplement parce que, c'est sans doute le tout premier film authentiquement cyberpunk, c'est à dire s'inspirant non pas de vagues trucs récupérés à droite et à gauche, mais d'un véritable scénar d'anticipation (Enfin, à vrai dire, y'en a peut-être eu d'autres, mais je ne les ai pas vu ;o)). C'est sûr que sa production et sa promotion vont en faire un incontournable même si d'autres l'ont fait avant plus discrètement.

La seule chose dommage, c'est peut-être que le "grand public" va prendre ce film comme un truc absolument nouveau, alors que les concepts qu'il utilisent ce promènent depuis un moment dans la littérature... mais on a l'habitude de ce genre de choses.

Les gens se plaignent souvent de voir des films sans scénario... OK, et bien ici, il y en a un. Maintenant, on entend dire "ça parle trop, y'a pas assez d'action". Il faudrait savoir ! Quant à la photographie, costumes, couleurs, c'est vraiment du beau boulot (bien qu'on ait vu quelque chose d'approchant dans Blade, film plus discret mais étonnant). Les bastons avec la gravité bizarre sont splendides.

Le côté spirituel, en fait il est certainement là pour aider à différencier l'homme de la machine à l'intérieur du scénar. Pour ceux qui l'ont comparé au christ (Néo), c'est marrant mais je n'y ai pas pensé une seule seconde. Son comportement est totalement inverse... il ne porte la parole de personne, ne croit pas en lui, n'est pas mythomane. J'ai plutôt ressenti le message comme "cherchez au fond de vous" et non pas "prenez ce que je vous donne" (nuance, hehe). En fait c'est plutôt anti-religieux comme concept, puisque logiquement le but est de faire que chacun puisse être son propre dieu, doté de tous les pouvoirs... alors soit les gens qui le comparent à un nouveau Christ sont paranos, soit je suis aveugle...

Je ne comprends pas trop comment on peut aimer la SF et ne pas aimer ce film... on peut même y retrouver un petit détail qui fait très SF française... vous avez remarqué le discours de l'agent lorsqu'il parle à Morpheus ? Les réflexions sur la connerie humaine (pourtant loin de l'histoire)... trop cool. Pour ce qui est des dialogues, jugés trop "explicatifs" par certains, c'est encore une fois un trip SF. Les bouquins de cyberpunk regorgent de discussions interminables.

Par contre on peut déplorer la présence constante de "Elu par ci, Elu par là". Rien n'est parfait...

Enfin, si vous n'aimez pas ça, c'est peut-être que vous n'aimez pas la SF :). Le film se prétend un film cyberpunk avec des scènes d'action. Et bien, il tient ses promesses. Cela, au moins, on ne peut pas lui retirer.

Pen of Chaos

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