LE JOUR DES MORTS-VIVANTS

Fiche technique
Day of the Dead (1985) Le Jour des Morts Vivants est la troisième contribution de George Romero à un genre qu'il a pratiquement crée en 1968 avec La Nuit des Morts Vivants.

Dans ce volet final de la trilogie des morts vivants, les zombies contrôlent la quasi-totalité de la Terre. Quelques humains ont toutefois réussi à survivre et se sont retranchés dans une ancienne base souterraine de l'armée. Le groupe comprend des militaires aussi bien que des civils, ainsi qu'un savant excentrique qui tente de trouver un moyen de neutraliser les zombies.

Bien qu'étant un film de zombie, le Jour des Morts Vivants comprend plusieurs des élements caractéristiques aux scénarios post-holocaustes. Le monde tel que nous le connaissons n'existe plus et les survivants doivent apprendre à vivre ensemble et à s'adapter à leur environnement. Toutefois, dans un film comme Malevil (il serait dommage de ne pas citer l'un des seuls films post-apocalyptiques francais), le danger est relativement bien connu : les effets secondaires de la bombe atomique. Ici, les personnages n'ont aucune idée de ce qui se passe, et surtout, ils ignorent comment stopper les morts vivants.

L'une des composantes essentielles de ce film est son atmosphère claustrophobique. Les personnages sont confinés à l'intérieur de la base. Au contraire de Mad Max 2 par exemple, où ils pouvaient renoncer à leur pétrole et partir, les protagonistes n'ont ici qu'un seul choix : rester ou mourir. Romero exploite parfaitement cette contrainte en insistant sur le conflit latent qui existe entre civils et soldats. Seul le scientifique semble, au début, rester étranger à la folie collective qui s'empare de la base. Et pourtant, il s'avère être aussi dérangé que ses compagnons. Le but de ses recherches consiste en effet à domestiquer un zombie qu'il nomme affectueusement Boubou, et à lui enseigner l'usage d'un walkman !

Le commandant du site, de plus en plus paranoïaque, tente d'instaurer un système dictatorial, provoquant l'aggravation de la lutte ouverte entre civils et militaires. Dans ce contexte, Boubou apparait parfois comme le plus humain des personnages. Bien que n'ayant appris qu'à imiter les apparences de l'humanité, il fait preuve, à sa manière, d'une certaine affection pour son maitre.

Le but de Romero n'est-il pas de nous montrer que nous ne valons pas mieux que les zombies, et que nous sommes, tout comme eux, excités par l'odeur du sang ? Dans cette perspective, Boubou, qui est souvent percu comme le ressort comique du film, apparait comme un caractère clé. Il est un zombie qui apprend à imiter les humains, alors que tous les humains autour de lui se conduisent comme des animaux. J'ai lu, un jour, sur un site anglophone intitulé Really Disturbing and Vile Movies, qu'un bon film doit vous rendre honteux d'appartenir à la même espèce que les personnages qui y sont dépeints. Le Jour des Morts Vivants est sans aucun doute un chef-d'oeuvre.

Note : l'adresse du site mentionné dans la conclusion est ICI

revue par Denis Ruckebusch

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