Graham Masterton, MANITOU

Critiques

MANITOU (Manitou, 1975)

Un homme-médecine, mort depuis longtemps, essaie de revenir à la vie pour se venger de l'homme blanc qui a détruit son peuple. Il va entrer dans la vie d'un certain Harry Erskine, charlatan à ses heures, dont il va pourrir l'existence. Harry, pragmatique et totalement hors du coup, doit chercher une aide chez les indiens encore en vie afin de comprendre ce qui se passe. Mais l'être malveillant était un des plus puissants sorciers de son temps...

C'est aussi le seul bouquin de Masterton adapté dans un film (ce serait pas mal si je pouvais le voir...) Le film s'appelle The Manitou (1978) et dedans on peut voir Tony Curtis... cela dit, sur Internet Movie Database on peut lire ça : "If you want to know just how bad a horror film can be, rent "The Manitou" and you'll find out!". Pour ceux qui ne maîtrisent pas l'anglais, c'est "si vous voulez voir comment un film d'horreur peut être mauvais, louez The Manitou et vous le trouverez". Ca fait peur.

A noter que le roman a été publié dans une version remaniée par Masterton à la demande de son éditeur. La fin alternative et originale est disponible en ligne en VF sur le site de SF mag (ici). Elle présente une issue moins surprenante dans que la version publiée, mais qui est de très bonne qualité et s'intègre parfaitement au récit. Le texte présenté reprend le cours du récit au cours du chapitre 7 (à partir de la page 160 de l'édition de poche Pocket 9030), à l'instant où Harry Erskine se fait remettre le flacon qui contient le virus de la grippe. Bonne lecture. Merci à Rôdeur pour l'info.

   Manitou ?

Pen of Chaos   donne son avis :

Manitou, c'est le genre de livre qui peut manquer dans votre vie si vous ne l'avez pas lu. Je trouve même le héros assez sympathique (ses réactions sont très humaines), et le thème abordé est original. L'ensemble se dévore facilement, et bien sûr ça finit trop vite. Et bien, c'est la recette Masterton...

  donne son avis :

Un samedi matin, il y a de ça quelques semaines, j'ai acheté Manitou, poussé par le désir de voir de quoi était capable un homme-médecine peau-rouge... J'ai commencé la lecture en début-d'après-midi et ai tout de suite été captivé par le récit, à tel point que je n'ai relevé la tête que le roman achevé ! A cette instant, je fus pris d'une angoisse terrible : les librairies allaient bientôt fermer et je n'avais pas en ma possession les deux tomes suivants de la trilogie ! Impensable, je ne pouvais me résoudre à terminer le week-end sans savoir ce qui allait se passer par la suite, ce qui m'a poussé à affronter la foule (et la queue aux caisses ! ! !) de week-end d'une grande enseigne parisienne. Et franchement, je ne l'ai pas regretté : le tome deux (La Vengeance du Manitou) est le tome un (Manitou) à la puissance 10, et le tome trois (L'ombre du Manitou) est lui-même le tome deux à la puissance 10 !

La surenchère est visible au travers de trois facteurs : le nombre de pages, le "terrain de jeu" et les alliés de Misquamacus, l'homme-médecine au centre de l'histoire.

1) Le nombre de pages : les tomes un, deux et trois ont respectivement 222, 255, et 537 pages (dans l'édition de poche chez Pocket).

2) le " terrain de jeu " : dans Manitou, Harry Erskine, vrai-faux voyant engagé malgré lui dans cette lutte, combat le sorcier Misquamacus dans un hôpital. Dans La vengeance du Manitou, l'affrontement a lieu au sommet d'une colline. Dans L'ombre du Manitou, l'arène se répartit carrément entre les Etats-Unis d'Amérique et les Prairies des Chasses Eternelles, pays de l'ombre !

3) Les alliés de Misquamacus : Tome Un, Misquamacus est seul. Tome Deux, il est aidé par vingt-et-un autres hommes-médecines. Tome trois, il s'est adjoint le concours d'Aktunowihio, le Bison Ombre, qui règne sur les Prairies des Chasses Eternelles.

Autant dire que si vous vous laissez prendre par le récit de Manitou, vous lirez obligatoirement toute la trilogie et serez bien servi !

La lecture de cette trilogie est un plaisir puisque le récit est bien mené et captivant d'un bout à l'autre. Masterton ancre les évènements dans notre réalité en semant des graines de réalité historique, ce qui les rend encore plus effrayants. Mais pour éviter de plonger son lectorat dans une noirceur déprimante, Masterton inclut des touches d'humour qui font toujours mouche. Je ne résiste d'ailleurs pas à vous livrer un passage situé au tout début de L'ombre du Manitou (Editions Pocket - Traduction Presses de la Cité 1993) :

(Harry Erskine est dans une pièce où un esprit est supposé se trouver.) " Je pressai mon front du bout des doigts. - Hmmmm... dis-je, tel un connaisseur en vins goûtant un grand cru. Poltergeist d'origine allemande, 1979 ; verjuté et manquant de corps, probablement pas tout de suite dangereux, mais contenant une menace sous-jacente qui pourrait vous laisser un arrière-goût désagréable. " J'adore ! :-)

En conclusion :
Si vous n'avez pas encore lu la trilogie du Manitou de Masterton, alors foncez chez votre libraire habituel ! Si vous ne connaissez pas l'univers de Masterton, c'est un très bon moyen d'y pénétrer ! Si vous connaissez la trilogie, alors vous serez sans doute d'accord avec moi !

Retour